Affaire Auradou-Jegou : la victime présumée des rugbymen français a tenté de mettre fin à ses jours, une lettre révélée

L'état de santé de la plaignante se révèle préoccupant. Une argentine de 39 ans a accusé de viol aggravé en réunion deux joueurs de rugby français, Oscar Jegou et Hugo Auradou au début du mois de juillet. Mise en examen pour les faits qui se seraient déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza, les deux hommes de 21 ans ont depuis l'interdiction de quitter le pays. Dans cette affaire très médiatisée, les deux hommes clament leur innocence depuis le début, les témoignages des témoins semblent aller dans ce sens et ont permis leur remise en liberté. Alors que les avocats des sportifs prévoyaient de demander un non-lieu ce vendredi 23 août, la victime présumée ne s'était pas présentée. L'un de ses avocats, Me Cardello avait justifié son absence par "problèmes gastriques, une douleur assez forte", ajoutant qu'elle "n'était pas en condition de venir". Suspendue, l'audience devait avoir lieu ce mardi.

Ses avocats sont finalement revenus sur cette version : la plaignante avait fait une tentative de suicide durant les premières heures de vendredi. Elle "a tenté de se suicider vendredi et, pour cette raison, ne s'est pas présentée à l'audience" ce jour-là, a indiqué Me Mauricio Cardello, précisant, selon BFMTV, qu'elle avait laissé une lettre d'adieu. Celle qui avait consommé un alcool puissant "va bien", mais "ne se présentera pas" non plus à une audience reprogrammée mardi, a-t-il ajouté. Elle "suit actuellement un traitement intensif", a précisé son autre avocate, Natacha Romano. Elle est "dans un état émotionnel bouleversé", mais "assistée par les psychiatres de l'hôpital public", a détaillé Me Cardello. Selon l'avocate maître Romano, la femme aurait tenté de se suicider autour de 3 heures du matin, mais la présence de son père aurait évité le pire.

Au cours de cette affaire, l'état de l'argentine s'est dégradé rapidement, ainsi que l'expliquait le journal L'Equipe. "Hospitalisée à deux reprises dans les jours qui ont suivi les faits", la victime présumée fait "des cauchemars, subit des attaques de panique, se sent persécutée". En un mois, elle a déclaré avoir perdu 15 kg, tandis que toute sa famille est "dévastée" selon nos confrères.

Oscar Jegou et Hugo Auradou auraient rencontré la plaignante en boîte de nuit avant de se rendre avec elle à l'hôtel. Les athlètes reconnaissent des relations sexuelles, mais affirment qu'elles étaient consenties et nient toute violence. Après avoir été remis en liberté il y a deux semaines, les accusés ne pouvaient toujours pas quitter l'Argentine. En ordonnant leur remise en liberté, le parquet avait relevé des "contradictions notoires, inconsistances, zones grises" dans la version de la plaignante.

Ce mardi, lors de l'audience, les avocats des rugbymans comptaient déposer une demande de non-lieu, espérant obtenir leur retour en France. L'absence de la plaignante ne devrait pas empêcher la demande de non-lieu, la démarche devrait prendre environ une semaine. Maître Cuneo Libarona a indiqué à l'AFP "encore évaluer" s'il présenterait ou non la demande de non-lieu mardi. L'avocat de la victime présumée a quant à lui déclaré qu'il s'opposerait fermement à cela, en continuant "à soutenir qu'il y a bien eu abus sexuel".

Oscar Jégou et Hugo Auradou restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture du dossier par la justice.