Ce n'est un secret pour personne : Allegra Versace, 24 ans, souffre d'anorexie, une maladie terrible contre laquelle elle tente de lutter depuis des années. Si l'héritière du célèbre couturier italien Gianni Versace (son oncle) a toujours tout fait pour éclipser son mal de vivre, elle vient de l'évoquer dans une interview accordée à La Repubblica.
La fille de la créatrice Donatella Versace, aperçue à ses côtés lors du très sélect dîner de l'amfAR puis au gala de charité El Museo organisé à New York, a confié que sa célébrité lui avait pesé jusqu'à sombrer. "J'étais perdue dans d'autres pensées et je ne pouvais pas affronter la réalité avec mes yeux fermés sur tout. Par dessus-tout, je ne voulais qu'une chose, être personne, ne pas être reconnue, ne pas être traquée."
Allegra a évoqué le meurtre de son oncle, tué de deux balles dans la tête devant sa villa de Miami, en Floride, en 1997. "Pendant des années, j'ai vécu dans le noir. Je me souviens très peu de ma vie avant ce jour horrible. J'ai même oublié à quoi il ressemblait et ce que je ressentais pour lui. Ensuite, petit à petit, les souvenirs ont refait surface... Les émotions, des moments de bonheur et j'étais finalement libre de tout le vide qui m'avait tellement effrayé. (...) Mon oncle n'avait pas de travail, le travail était sa vie... Je ne pense pas qu'il existe aujourd'hui quelqu'un comme lui - il était unique."
La jeune femme, enfant de l'ex-mannequin Paul Beck, a confié qu'elle se sentait mal lorsqu'elle vivait à Los Angeles, où elle ne passait jamais incognito. Depuis quelque temps, même si elle s'est au début sentie mal à l'aise, elle collabore à certaines collections Versace.
"J'ai déjà commencé à travailler au bureau. Ce sont tous des garçons de mon âge et j'ai réussi à les convaincre que je ne suis pas une maîtresse, mais que comme eux, j'ai la capacité de faire ce travail créatif... (...) Je suis la seule qui ne soit pas payée, c'est la seule différence. Nous sommes devenus amis et sortons souvent ensemble."
Allegra remonte la pente, veut s'en sortir mais surtout assume et accepte sa maladie. Nul doute que la volonté dont elle fait preuve lui sera d'une aide précieuse pour guérir...