Depuis ses débuts comme maire de Paris, Anne Hidalgo est victime d'un "Hidalgo bashing" qui semble ne jamais vouloir se finir tant que sa tête ne sera pas tombée. D'ailleurs, La République en marche comme Les Républicains ou La France Insoumise espèrent bien remporter la capitale aux prochaines élections... Longuement interrogée par Marie Claire, l'élue répond aux critiques et évoque les sales coups qu'elle a dû affronter.
Après avoir remporté la mise aux élections, Anne Hidalgo a cumulé les ennemis au fil du temps (Marcel Campion, le "roi des forains", en tête avec sa grande roue et son marché de Noël) et les attaques. On lui reproche par exemple son engagement écologique trop prononcé qui passe notamment par la réduction de la place de la voiture dans Paris, la gestion de la propreté des rues de la capitale ou encore le remplacement chaotique des Vélibs. À chaque décision, chaque action, tout le monde lui tombe dessus à tort ou à raison... "Avant d'être élue maire, j'étais la numéro 2 loyale et fidèle, la pâle figure sans charisme de Bertrand Delanoë, que jamais je n'arriverais à égaler. Et puis je suis élue, je fais mon job et je deviens autoritariste et dure. Quand vous gérez une ville de 2,3 millions d'habitants et de 8 milliards de budget, bien sûr qu'il faut savoir où l'on va, je suis une patronne, il faut manager les équipes, dire non. Il faut écouter – on n'a jamais travaillé aussi collégialement –, mais malgré ça, ce mot sort. Cela signifie toujours, selon moi, l'illégitimité des femmes à exercer l'autorité", clame-t-elle.
Si elle peut affronter les critiques, Anne Hidalgo supporte moins les mensonges et les rumeurs... Ainsi, on a essayé de la déstabiliser en faisant croire que son plus jeune fils, Arthur (16 ans) était issu d'une liaison avec l'ancien président François Hollande. "Peu de temps après qu'il soit né, des rumeurs ont couru. J'en ai parlé aux deux grands [Mathieu, 32 ans, et Elsa, 30 ans, NDLR] qui étaient ados, et à Jean-Marc [Germain, son mari], pour mettre les choses sur la table, que ça ne soit pas un sujet tabou, qu'ils ne l'intériorisent pas. Mais Arthur, vers l'âge de 9 ans, a tapoté son nom sur son ordinateur et quand mon mari est rentré, il lui a dit : 'Papa, je veux aller au commissariat porter plainte.' On lui a expliqué, mais il était très choqué", relate-t-elle.
Heureusement, Anne Hidalgo a pu compter sur son entourage pour faire en sorte qu'Arthur soit bien dans ses baskets. "Des gens ont essayé de lui faire payer le fait qu'il soit mon fils. Heureusement, il a un groupe d'amis nageurs depuis ses 4 ans, avec leurs parents, on est tous très proches, de milieux très différents, ce sont des amis intimes. Et puis, avec mon mari, (...) nous avons toujours fait attention, non pas de protéger Arthur dans un cocon – il ne l'accepterait pas – mais d'être très à l'écoute quand on sentait que quelque chose se passait à l'école. Aujourd'hui Arthur a 16 ans, il a passé un peu le cap", a-t-elle ajouté.
Thomas Montet