Petit à petit, les zones d'ombre se dissipent autour d'Harvey Weinstein et de son comportement vis-à-vis d'une centaine de femmes, principalement des comédiennes. Et le cas Ashley Judd est aujourd'hui au centre de l'attention. Les avocats d'Harvey Weinstein ont demandé le rejet de la plainte déposée en avril par l'actrice américaine, faisant état d'un pacte signé entre elle et le producteur déchu, qu'elle accuse d'avoir torpillé sa carrière pour avoir refusé ses avances sexuelles.
La comédienne de 50 ans affirmait dans sa plainte que l'ex-magnat de Hollywood, accusé par une centaine de femmes de harcèlement, agressions sexuelles ou viol, avait annihilé ses chances d'apparaître dans la trilogie au monumental succès Le Seigneur des anneaux en la décrivant auprès du réalisateur de l'épopée fantastique, Peter Jackson, comme "un cauchemar" sur les plateaux. Dans la demande de non-lieu déposée mardi devant le tribunal de Los Angeles, les avocats du producteur inculpé pour viol et agressions sexuelles sur trois femmes, rappellent que l'actrice avait fait état d'un "accord" passé avec le producteur dans une chambre d'hôtel.
Elle aurait accepté qu'il "la touche à condition qu'elle gagne un Oscar dans l'un de ses films"
Il aurait "ensuite essayé de faire embaucher l'actrice dans autant de rôles possibles pour lui faire gagner" l'une de ces prestigieuses récompenses. "Cela reflète sa motivation pour faire avancer sa carrière et non la détruire et cela mine les accusations de diffamation de la plaignante", argumentent les avocats de M. Weinstein. Le réalisateur Peter Jackson a déclaré peu après l'éclosion du scandale se souvenir de commentaires négatifs du producteur sur Ashley Judd ainsi que sur Mira Sorvino, une autre actrice qui l'accuse de harcèlement sexuel.
"Les arguments de M. Weinstein pour tenter d'échapper aux conséquences de sa conduite méprisable sont non seulement sans fondement, ils sont insultants", a répliqué l'avocat d'Ashley Judd dans une réaction reçue mercredi par l'AFP. Dans la demande de non-lieu, l'équipe légale de Harvey Weinstein ajoute que les faits sont prescrits et que le harcèlement décrit par la comédienne n'est pas "persistant ou grave".
L'actrice affirme qu'il y a vingt ans, prenant le prétexte d'un rendez-vous professionnel, le producteur l'aurait fait monter dans sa chambre d'hôtel à Beverly Hills, lui aurait demandé de lui faire un massage ou de le regarder prendre une douche. Elle aurait accepté ce pacte pour calmer ses ardeurs : "Comment je peux sortir de la chambre le plus vite possible et sortir du joug d'Harvey Weinstein ?", s'est-elle souvenue avoir pensé, dans une interview au New York Times.