

2010, année du changement pour la maison Hermès.
Après le départ de Jean-Paul Gaultier en tant que directeur artistique du pôle femme et la mort de Jean-Louis Dumas (ancien président de Hermès et descendant du fondateur de la marque), voilà que la maison familiale vient de céder 14,2 % de son capital au géant du luxe, LVMH.
Le groupe présidé par le milliardaire Bernard Arnault réalise une belle opération en devenant le principal actionnaire individuel de la maison française, en dehors des héritiers de la famille du fondateur. Une famille qui a jusque là toujours résisté à l'envie de vendre ses parts et qui est très attachée à ce que la maison reste entre leurs mains.
En plus de 14,2 % du capital de Hermès, Bernard Arnault détient aussi 2,9 % d'actions convertibles et aurait déboursé pour la totalité, plus de 1,4 milliard d'euros.
Selon les propos d'un proche du dossier qui s'est confié à l'AFP, "Bernard Arnault est très attaché à l'ancrage familial d'Hermès" et n'entend pas en "prendre le contrôle" mais seulement devenir "actionnaire à long terme".
Depuis la disparition du charismatique Jean-Louis Dumas, à qui l'on doit le formidable sac Birkin et le succès de l'empire du foulard de soie, la situation de l'entreprise était quelque peu floutée. Hermès reste cependant confiant et les responsables ont déclaré dans un communiqué, que "l'actionnariat familial est, avec près de trois quarts du capital, largement majoritaire et parfaitement uni pour la poursuite d'un projet d'entreprise commun". Et d'ajouter : "Le maintien du contrôle à long terme de la société Hermès est garanti par son statut de société en commandite par actions et les actionnaires de la famille Hermès confirment qu'aucun projet de cession significative de capital n'est envisagé".
Les deux groupes devraient se réunir aujourd'hui, premier face à face donc. Mais l'union familiale sera-t-elle toujours intacte face au monstre sacré LVMH dont la manoeuvre a permis à l'action Hermès de bondir de près de 4,54 % en bourse ce lundi matin ?