Le 11 février dernier, Bernard Pivot se saisissait de son compte Twitter pour faire part de la publication d'un ouvrage bouleversant écrit par sa fille Cécile Pivot et intitulé Comme d'habitude. Mère d'un fils autiste aujourd'hui âgé de 22 ans et prénommé Antoine, la journaliste a couché sur le papier un vibrant témoignage en forme de lettre d'amour.
"Cécile Pivot, ma fille, 57 ans après mon premier livre L'Amour en vogue, publie le sien, Comme d'habitude. Le même éditeur Calmann-Lévy. C'était pour moi le roman enjoué d'amours impossibles, c'est pour elle le récit émouvant de 21 ans de vie commune avec son fils autiste. D'une belle écriture fluide, elle raconte l'incompréhension, les luttes, les douleurs, les joies aussi, d'un amour contrarié et très fort", a écrit le président de l'académie Goncourt.
Comme le soulignent cette semaine nos confrères d'Ici Paris, Bernard Pivot (81 ans) avait brièvement évoqué l'autisme – une pathologie qui touche 650 000 personnes en France – en 2011 dans une chronique parue dans le Journal du dimanche, sans toutefois révéler que sa famille était touchée de très près.
"Les parents ne s'y attendent évidemment pas. Ils ne sont pas préparés à cela. À cette découverte, à cette énigme, à cette souffrance. Leur enfant est différent des autres. De plus en plus différent, et pour toujours. Comment s'y résoudre ? Comment s'en accommoder ? Comment ne pas s'en accommoder ? Comment vivre avec ? Comment lutter contre ? Comment lutter pour ? Pour ou contre quoi ? Tout est insaisissable", avait-il écrit. L'année suivante, il avait cette fois signé un texte dans le magazine Le Papotin, exprimant son amour pour son petit-fils "dont l'autisme s'est introduit en catimini, en douce, comme en contrebande..."
Dans son livre, Cécile Pivot, qui est également connue du monde de la presse pour être la rédactrice en chef adjointe du magazine Maison française, s'adresse quant à elle directement à Antoine en racontant son combat contre les tabous et les préjugés, mais aussi comment elle a fait de son mieux pour l'accompagner dans sa vie d'adolescent puis de jeune homme. "Tu es né autiste et, oui, c'est vraiment difficile de vivre avec toi. Mais ce que j'ai appris avec les années, Antoine, c'est qu'il est encore plus difficile pour toi de vivre avec nous", écrit-elle notamment.