Depuis la perte de l'homme de sa vie Bernard Tapie, Dominique Tapie se retrouve face à une double peine. Seule, sans celui qui l'a accompagnée toutes ces années, la veuve de l'homme d'affaires décédé à 78 ans du cancer doit faire face à une situation financière catastrophique. Et alors qu'elle doit rembourser la dette colossale de 600 millions d'euros, elle voit tous ses biens vendus les uns après les autres. L'hôtel particulier à Paris (80 millions d'euros), la maison à Saint-Tropez (82 millions), les 89% des parts du journal La Provence (81 millions) et les assurances-vie (120 millions), et plus récemment, son hôtel particulier à elle.
En effet, c'est l'Informé qui révèle que le fisc va enfin mettre la main sur l'hôtel particulier des Tapie à Neuilly-sur-Seine. Depuis de nombreuses années, Dominique Tapie se battait pour que la demeure échappe aux saisies de l'administration dans le cadre de l'affaire du Crédit Lyonnais. C'est une demeure d'exception qui vient d'être scellée par la justice. La Cour de Cassation vient de confirmer que Dominique Tapie, la veuve de l'homme d'affaires, en était bien la véritable propriétaire, et le fisc va donc pouvoir se saisir de ce bien. Le but étant de le revendre pour poursuivre le recouvrement des dettes du couple, suite à l'affaire du Crédit Lyonnais.
On évoque un montant qui pourrait atteindre plusieurs dizaines de millions d'euros. Cet hôtel particulier à Neuilly auquel Dominique Tapie tient tant possède cinq chambres, quatre salles de bains, deux dépendances, une salle de sport ou encore une pièce de réception. La sublime propriété se situe rue du Bois-de-Boulogne, un endroit des plus prisés dans la chic banlieue du 92. C'est en 2012 que les parents de Laurent et Sophie Tapie avaient acquis ce bien immobilier, d'un montant de 15,2 millions d'euros. En 2015, l'hôtel particulier de Neuilly avait déjà fait couler de l'encre. En effet, l'administration fiscale avait assigné Dolol, l'entreprise détenue à 99% par la veuve et à 1% par son fils Laurent, pour faire reconnaître que cette Dominique Tapie était la véritable propriétaire de l'hôtel particulier. Les Tapie avait alors entamé une véritable guerre juridique.
Si la veuve de l'ancien patron de l'OM avait tout fait pour protéger ce bien si précieux, Jean-Pierre Martel, avocat du Consortium de réalisation (CDR), structure chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais, se dit satisfait de cette nouvelle tournure dans ce dossier. Contactés, les avocats de Dominique Tapie et de la société Dolol, eux, n'ont pas répondu aux sollicitations de nos confrères.