Les grands noms continuent de tomber. Après Harvey Weinstein, suivi de James Toback, Roy Price et des acteurs tels que Ben Affleck ou plus récemment encore Kevin Spacey, c'est au tour de Brett Ratner d'être accusé d'agressions sexuelles. Six actrices, dont Olivia Munn (The Newsroom, X-Men: Apocalypse, Joyeux bordel !), ont témoigné contre Ratner dans un article publié ce mercredi par le Los Angeles Times.
Le récit le plus effrayant et accablant de tous est celui de Natasha Henstridge. L'actrice, qui fut l'une des bombes en puissance d'Hollywood dans les années 90 (La Mutante, Risque maximum) raconte que le réalisateur de Rush Hour l'a violée il y a plus de vingt ans. Elle explique qu'il l'a forcée à lui faire une fellation alors qu'elle avait 19 ans et qu'elle était alors mannequin. Elle était avec des amis chez Brett Ratner, qui tournait alors des vidéos-clips. Lorsqu'elle a cherché à quitter la soirée après s'être brièvement assoupie, Ratner se serait mis en travers de la porte. "Il m'a brutalisée. Il m'a vraiment forcée. J'ai fini par abandonner et il a fait son truc", explique Henstridge qui ne pouvait rien contre le physique imposant de celui qui allait devenir une star à Hollywood après avoir réalisé Rush Hour, Coup d'éclat et X-Men : L'Affrontement final.
Brett Ratner, qui a également produit la série Prison Break et le multi-oscarisé The Revenant, a aussi agressé sexuellement Olivia Munn, une actrice qu'il a dirigée en 2004 dans Coup d'éclat. La comédienne raconte aujourd'hui que le cinéaste s'est masturbé (il "ne portait pas de pantalon, tenait d'une main un cocktail de crevettes, tout en se masturbant furieusement avec l'autre") devant elle alors qu'elle rapportait à manger dans sa caravane sur le tournage du film. Ce récit, elle l'avait déjà fait dans un livre il y a quelques années, sans toutefois nommer Ratner. Ce dernier, qui s'était reconnu, avait nié les faits. L'histoire s'était arrêtée là.
Quatre femmes, dont deux figurantes sur Rush Hour 2, l'accusent également de harcèlement sexuel et de propositions indécentes. Parallèlement, une semaine avant les révélations du LA Times, Melanie Kohler avait publié un texte sur Facebook dans lequel elle avait qualifé Ratner de "violeur" (elle dit avoir été abusée lors d'une soirée il y a douze ans). Le cinéaste a répliqué en portant plainte contre elle.
Face à cette avalanche d'accusations, l'avocat a pris la parole, assurant qu'aucune "femme ne [l'avait] jamais accusé de comportement sexuel inapproprié ou de harcèlement sexuel", qualifiant les accusations de "ridicules", d'"absurdes" et d'"insensées". Néanmoins, Brett Ratner a pris la décision de s'éloigner un temps de ses obligations professionnelles, lui qui a déjà été écarté du biopic sur le créateur du magazine Playboy, Hugh Hefner. "À la lumière des allégations faites, j'ai choisi personnellement de m'éloigner des activités liées à la Warner Bros. Je ne veux pas avoir un quelconque impact négatif sur le studio, tant que ces problèmes personnels ne soient résolus", a fait savoir le metteur en scène dans un communiqué.