À 40 ans, le skater américain Brian Anderson a décidé de dévoiler son homosexualité dans une interview vidéo avec Vice. Le sportif, très réputé dans son domaine, a ainsi évoqué ce que cela change dans son rapport à sa discipline puisqu'il est le premier à en parler ouvertement.
D'entrée de jeu, Brian Anderson a mis les pieds dans le plat en déclarant face caméra : "Mon nom est Brian Anderson, je suis un skater professionnel, et nous sommes ici pour parler du fait que je suis gay." Et le sportif de se livrer pour la première fois sur son homosexualité, en ajoutant qu'il en avait pris conscience quand il avait "environ 3 ou 4 ans", et que cela l'avait interpellé quand il regardait des hommes "avec de la barbe". Touchant, il ajoute : "Et plus tard, pour l'histoire amusante, quand je regardais le dessin animé Popeye, je trouvais que le personnage de Bluto était parfait. Cette barbe... J'étais à fond sur Bluto." Brian Anderson rit de cette anecdote parce qu'aujourd'hui encore, c'est ce genre d'hommes qu'il aime. "Je ne suis pas du tout attiré par les skateurs, alors je me suis toujours senti plus à l'aise car je ne les regardais pas de cette manière", dit-il.
Être gay dans cette discipline très macho, comme bien d'autres sports, cela n'a jamais été une partie de plaisir même s'il n'avait jamais dit à qui que ce soit qu'il était homosexuel. D'ailleurs, c'est en partie parce qu'il a toujours entendu les autres se faire insulter qu'il a attendu avant de parler. "Quand j'étais jeune, entendre le mot 'pédé' tout le temps m'a fait penser qu'il était dangereux d'en parler", dit-il. Au fil des années, Brian Anderson confesse avoir même couché avec des filles, persuadé que ses sentiments pour les garçons disparaîtraient. Mais cela ne s'est jamais produit. Une fois totalement impliqué dans sa discipline, il a caché sa sexualité, effrayé par les réactions et par l'idée que cela pourrait nuire à sa carrière, lui qui a gagné la coupe du monde de skateboard en Allemagne, en 1999 et a été élu skater de l'année, à la même période. "Je continue de me voir comme skater en premier et gay en deuxième", dit-il.
Si Brian Anderson parle ouvertement aujourd'hui, c'est pour une bonne raison. "Beaucoup de jeunes qui n'ont pas d'espoir ont la trouille. D'entendre ce par quoi je suis passé, que tout s'est bien passé pour moi, que je suis plus heureux, que je me sens plus libre et que je n'ai plus besoin de cacher cette honte en moi, cela rend un peu plus heureux. Alors faire parvenir ce message, c'est important moi", dit-il.
Thomas Montet