Comme vous le savez depuis que nous vous avons relayé la liste des films de la sélection, La princesse de Montpensier, le nouveau film de Bertrand Tavernier, sera projeté en fin de première semaine à Cannes et représentera la France en compétition.
Adapté d'un écrit de Madame de Lafayette et racontant une romance sous le règne de Charles IX, La princesse de Montpensier risque d'être l'un des moments forts du festival, et offrira une montée des marches des plus alléchantes, avec beaucoup de jeunes comédiens français, parmi lesquels Mélanie Thierry, Grégoire Leprince-Ringuet (Les égarés), Gaspard Ulliel (Un long dimanche de fiançailles) et Raphaël Personnaz (Les invités de mon père).
Ce très jeune casting n'a d'ailleurs pas été évident à monter, comme nous l'explique le cinéaste français dans les pages du Monde Magazine. En effet, entre le refus de Marc-André Grondin d'incarner le Duc de Guise (pris par d'autres projets et remplacé au pied levé par Gaspard Ulliel) et la recherche approfondie de l'actrice principale qui devait incarner le rôle-titre, Bertrand Tavernier et son directeur de casting n'ont pas chômé.
Leur choix s'est finalement arrêté sur la ravissante Mélanie Thierry. La jeune femme de 28 ans, que nous avons pu voir dans Quasimodo del Paris, Babylon A.D., Largo Winch (dont la suite se tourne actuellement sans elle), L'autre Dumas, et plus récemment Le dernier pour la route (avec un César à la clé), incarne une Montpensier parfaite, mais ce n'était pas gagné. Extraits.
"C'est le rôle pour lequel j'ai le plus hésité. A partir d'une vingtaine de comédiennes, on a fait un premier choix, pour ne garder que deux postulantes. Certaines avaient la sensualité requise mais pas le port aristocratique, ou pas le côté enfantin. Mélanie a eu très vite des supporters, dont mon épouse Sarah, qui trouvait, non sans raison, qu'elle avait le physique de cette fin de Renaissance, la beauté des modèles des toiles de Clouet, avec ce front qui était l'un des critères de l'époque, et une façon séduisante de porter le costume. Le choix fut long, douloureux. (...) Mélanie était mal partie... Elle est arrivée en retard aux essais, et son excuse était tellement invraisemblable que sur le coup on a eu du mal à la croire. Elle avait été arrêtée par un policier parce qu'elle n'avait pas bouclé sa ceinture de sécurité à l'arrière de son taxi. Elle a dû payer une amende et le flic a soigneusement pris son temps quand elle lui avait dit qu'il compromettait ses chances d'être engagée dans un film. C'est au cours des deuxièmes essais qu'elle s'est révélée. Dès qu'elle offrait ses jaillissements, elle était unique."
L'histoire ? 1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage... Marie de Mézières, une des plus riches héritières du royaume, aime le jeune Duc de Guise, celui que l'Histoire prénommera plus tard "le Balafré". Elle pense être aimée de lui en retour. Son père, le Marquis de Mézières, guidé par le souci d'élévation de sa famille, le pousse à épouser le Prince de Montpensier qu'elle ne connaît pas. Ce dernier est appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants. Le pays étant à feu et à sang, afin de protéger sa jeune épouse, le prince l'envoie en compagnie du Comte de Chabannes), dans l'un de ses châteaux les plus reculés, Champigny. Il charge le comte, son ancien précepteur et ami, de parfaire l'éducation de la jeune princesse afin qu'elle puisse un jour paraître à la cour...
La princesse de Montpensier, de Bertrand Tavernier, sera présenté en sélection officielle en compétition le dimanche 16 mai, et sortira dans quelques mois dans toute la France.
Adam Ikx from Cannes