Il s'est suicidé à 59 ans dans l'appartement qu'il louait au Grau-du-Roi dans le Gard. François Vérove, "ancien gendarme, devenu policier et désormais à la retraite", a été officiellement identifié comme le tueur en série recherché depuis les années 1980 a indiqué le parquet de Paris. Juste avant de se donner la mort, l'homme a laissé à ses côtés une lettre d'aveux dans laquelle il révèle être le "Grêlé", surnom donné au meurtrier de la petite Cécile Bloch, violée et assassinée à 11 ans dans le sous-sol de son immeuble dans le XXème arrondissement de Paris, en 1986. "La comparaison ADN, immédiatement ordonnée par le magistrat instructeur, a établi ce jour une correspondance entre le profil génétique retrouvé sur plusieurs scènes de crime et celui de l'homme décédé", a confirmé la procureure de la République de Paris Laure Beccuau dans un communiqué.
Depuis trente-cinq ans, les enquêteurs étaient sur la trace de cet homme au visage "grêlé" soupçonné de "cinq crimes commis entre 1986 et 1994", a indiqué la même source. Une information judiciaire le concernant avait été ouverte pour "viols sur mineurs de 15 ans, assassinats, tentative d'homicide volontaire, vols avec arme, usages de fausse qualité et enlèvement et séquestration sur mineur de 15 ans", a détaillé dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.
Suite à cette découverte, Me Didier Seban, l'avocat de la famille de Cécile Bloch, a confié sur BFMTV : "Nous attendions depuis tellement longtemps que cette affaire soit résolue (...) On n'avait finalement rien, pas de piste, pas d'éléments malgré la présence de l'ADN. (...) Ce silence assourdissant était pour les familles une douleur terrible, donc la résolution de cette affaire leur permet au moins de savoir qui c'était, qui a causé leur malheur."
Malgré tout, la famille ressent "une forme de déception", car le meurtrier de Cécile "ne sera pas jugé, il ne pourra pas préciser, expliquer, on ne saura pas du tout son parcours. Donc il y a à la fois cette satisfaction mais aussi cette déception", confie Me Seban. Pour l'avocat, cette affaire montre néanmoins l'importance de rester toujours déterminé à poursuivre la vérité.
"Ces meurtres, ces histoires, ça brise des familles sur plusieurs générations, c'est pour ça qu'il faut les résoudre et c'est heureux aujourd'hui qu'on puisse leur donner une réponse (...) C'est vraiment la démonstration que ça sert de ne pas abandonner, de ne pas baisser les bras et de continuer à mettre les moyens", insiste Didier Seban.
Des pulsions passées
Dans sa lettre d'aveux, François Vérove a confié qu'il se sentait recherché par la police et évoquerait également "des pulsions passées" mais qu'il s'était "pris en main" et n'aurait "rien fait depuis 1997".
Pour rappel, en 1986, après l'homicide de la petite Cécile, un portrait robot avait été largement diffusé dans les médias, représentant un homme âgé de 25 ans environ, mesurant 1,80 m avec des cheveux châtains, une peau grêlée sur le visage à cause de traces d'acné. Le matin même du meurtre de Cécile Bloch, François Vérove avait été aperçu par plusieurs personnes, dont les parents de la petite fille et son demi-frère, dans le hall de l'immeuble. Quelques minutes après le départ de ses parents, Cécile aurait pris l'ascenseur pour se rendre à l'école. Son agresseur se serait alors probablement engouffré derrière elle, l'obligeant à descendre au deuxième sous-sol puis l'entraînant dans les caves pour la violer et la tuer.
En plus de la petite Cécile et du couple étranglé à Paris, il est également soupçonné d'un quatrième meurtre, celui de Karine Leroy, 19 ans, disparue en juin 1994 à Meaux (Seine-et-Marne), selon le journal Le Parisien.