Dans l'éloge funèbre qu'il prononça à Westminster à la mémoire de sa défunte grande soeur Lady Di en septembre 1997, quelques jours après l'accident tragique qui coûta la vie à la princesse du peuple, Lord Charles Spencer ne ménageait pas la famille royale. 17 ans plus tard, le dépositaire de la mémoire de Diana et héritier du domaine familial d'Althorp, qui poursuit en parallèle sa carrière d'écrivain historique convaincant, n'épargne pas la monarchie - tout oncle du futur roi d'Angleterre qu'il est... - à l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage. Il ne manquerait plus que Brad Pitt joue dans son équipe...
Un an après la mort tragique de sa soeur, Charles Spencer, 9e comte Spencer, ancien de l'Eton College et de l'Université d'Oxford, se lançait habilement en 1998 sur le créneau des livres historiques en retraçant l'histoire de leur famille et du fief du Northamptonshire, où se trouvent la sépulture de la princesse de Galles ainsi qu'un mémorial ouvert au public la même année. Deux ans après Althorp: the Story of an English House (Althorp : l'histoire d'une maison anglaise), consacré au superbe domaine acquis au XVIe siècle par la famille Spencer, qui avait fait fortune dans l'élevage sous la dynastie des Tudor, suivit en 2000 The Spencers: a Personal History of an English Family (Les Spencer : histoire personnelle d'une famille anglaise). Le sujet n'étant pas inépuisable, et Althorp étant devenu une usine à gaz touristique en soi (d'où d'importants travaux de rénovation réalisés en 2009), l'ancien journaliste émérite (présentateur des informations et de documentaires sur NBC News, chroniqueur littéraire et écrivain pour le Guardian et autres), Lord Spencer s'est trouvé des objets d'intérêt extérieurs : fondateur en 2003 d'un festival littéraire à Althorp, il publiait en 2004 Blenheim, Battle for Europe, best-seller du Sunday Times et en lice pour le titre de livre historique de l'année, et en 2007 Prince Rupert - The Last Cavalier.
En 2014, année de ses 50 ans, le comte Charles, marié en troisième noces depuis juin 2011 avec la philanthrope Karen Gordon, qui lui a donné une petite fille, Lady Charlotte, faisait une nouvelle incursion dans les librairies avec Killers of the King: The Men Who Dared to Execute Charles I (Assassins du roi : ces hommes qui ont osé exécuter Charles Ier), lui aussi best-seller du Sunday Times. A la lumière de cet épisode majeur de l'histoire d'Angleterre (le procès pour haute trahison du roi Charles Ier et sa décapitation publique), le 9e comte Spencer, en promotion de son ouvrage outre-Atlantique, a fait part de ses réflexions sur l'état actuel de la monarchie britannique, qu'il estime en sursis, selon des propos rapportés par le chroniqueur du Daily Mail Sebastian Shakespeare : "Le meurtre de Charles Ier a amoindri la monarchie et introduit l'idée qu'il était en fait possible de s'opposer au roi. Son fils sans-le-sou est parti en exil. On a eu dix années sans roi (...) Peut-être les choses changeront-elles d'ici 100 ans", prévient-il, considérant toutefois que "le trône est en sécurité pour la prochaine génération" compte tenu de la "popularité de William", son neveu. Sympa pour le prince Charles.
Mais au-delà des spéculations et de son avertissement à la couronne, le frère de Diana fait une confidence assez sensationnelle, indiquant que son dernier livre pourrait bien devenir un blockbuster hollywoodien : "Lionsgate et la société de production de Brad Pitt [Plan B Entertainment, NDLR] sont intéressées pour en faire un film", assure-t-il. A suivre...