Affiche du film Mince alors !
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Sur l'affiche, trônent des actrices à la peau nacrée, en maillot de bain et rondes. Ce sont les héroïnes de la nouvelle réalisation de Charlotte de Turckheim, Mince alors ! Pour ce film, elle a choisi un ton résolument comique pour un sujet qui ne l'est pas : le surpoids, un des maux de notre société contemporaine. Avec humour et tendresse, la réalisatrice et actrice a suivi des femmes qui se battent contre les kilos dans une cure amaigrissante à Brides-les-Bains. Un parcours initiatique décrypté par les comédiennes et la cinéaste.
Mince alors ! est un film coloré dominé par des comédiennes solaires, Lola Dewaere, fille de Patrick, Catherine Hosmalin, second rôle toujours irrésistible (Case départ), et la pétillante Victoria Abril. Le récit suit Nina, une jeune femme bien jolie et ronde qui sent que son mari Gaspard veut qu'elle maigrisse. Elle accepte alors d'aller en cure, un lieu haut en couleur où elle fera la connaissance de Sophie, avocate mince qui veut tout contrôler, et d'Emilie, une mère de famille très enveloppée.
Dans l'interview que les trois actrices et la réalisatrice ont accordé à Illimité (mars 2012), le magazine des cinémas UGC, Lola Dewaere est radicale : "Sans ce film, je ne sais pas si j'aurais continué. Je pensais que je n'étais pas assez jolie pour le cinéma. J'espère que les mentalités changeront. En même temps, je dis ça mais je compte maigrir !" La jeune femme raconte avoir commencé à grossir à 10 ans : "J'ai atteint le summum à l'adolescence, je n'ai pas été élevée par ma mère et je n'ai pas eu de père, alors je compense."
Catherine Hosmalin et Victoria Abril seront plus légères. La première s'amuse de l'affiche en précisant : "On a fait pire dans le film ! J'ai un bonnet de bain à fleurs et je fais des bombes dans la piscine." Victoria admet, elle, "avoir une bonne thyroïde" : "J'ai pris 2 kilos sur mon poids de toujours, évidemment, je me trouve énorme mais mon mec adore !"
Son ton est plus sérieux quand elle aborde l'image de la femme dans la société actuelle, et notamment dans les médias : "A partir de la quarantaine, seules les femmes nous écrivent de beaux rôles." Lola Dewaere ajoute : "L'image est aussi souvent dirigée par des hommes qui ont une vision iconique de la femme, une image erronée."
Viendront les paroles particulièrement déterminées de Charlotte de Turckheim. Si elle a été mince durant une grande partie de sa vie, elle a toujours entendu des commentaires désobligeants sur son physique : "Plus jeune, on m'a dit : 'Tu ne travailleras pas avec ce nez, tu ne feras pas de jeune première.' C'était vrai. Mais ça m'a forgé le caractère." Du caractère, elle n'en manque pas, surtout pour pousser des coups de gueule bien sentis : "La mode, Lagerfeld, je les ai aussi dans le pif. Ce qu'il fait est pervers. Quand Galliano tient des propos antisémites, il dégage. Lagerfeld dit qu'Adele, la chanteuse, est trop grosse et personne ne réagit ! Les femmes se laissent martyriser."
Tout aussi passionnée quand il s'agit de défendre son film, Charlotte de Turckheim s'est confiée au magazine Femme Majuscule. Ce sujet la concerne personnellement : "Alors que j'ai été mince toute ma vie, cela fait dix ans que je suis devenue ronde. [...] J'ai maigri de 12 kilos avec le régime Dukan... mais j'en ai repris 15 !" Même si elle a réalisé avoir pris du poids, elle se voit toujours mince : "Les anciens gros, c'est l'inverse." Au fil des mots, elle s'insurge contre la mode qui ne propose que des tailles qui vont du 34 au 38 : "Entre le 42 et le 48, il y aune sorte de couloir vide." Les photos retouchées "deviennent une sorte de référence", dira-t-elle aussi.
Charlotte de Turckheim met le doigt sur les rapports au corps de moins en moins sereins aujourd'hui : "Les adolescentes de ma génération voulaient simplement être minces, alors que celles d'aujourd'hui semblent plus fragilisées et comme attirées par la maigreur." Elle compare les défilés des années 1990 et 2000 : "Ces filles avaient toutes l'air malade !" Pour elle, les femmes sont indubitablement complices de ces stéréotypes et elle met l'accent sur le comportement des hommes durant le tournage de Mince alors ! dans la cure d'amaigrissement : "J'ai vu des hommes de l'équipe draguer des personnes qu'ils n'auraient jamais envisagé d'aborder auparavant."
Surpoids et cinéma ne font pas bon ménage. Ce qui n'a pas empêché les investisseurs de s'intéresser au sujet, mais ils voulaient absolument des stars dans le film : "Or il n'y a pas de star grosse, alors comment faire ? Et puis je voulais travailler avec des filles qui soient concernées par la problématique. Pas question de prendre des actrices minces et de leur mettre des rembourrages ! Finalement, ne disposant pas d'assez de célébrités, j'ai obtenu très peu d'argent pour réaliser le film." Au passage, elle mettra les choses au clair : "Certaines personnes m'ont conseillé de faire appel à Monica Bellucci ! Cette suggestion montre bien à quel point les gens confondent une fille pulpeuse et une fille qui a des rondeurs. Mais l'autre extrême est également vrai."
En revenant sur son parcours, elle met en lumière les épreuves par lesquelles elle est passée dans sa carrière. A une époque, elle pense à faire refaire son nez, le chirurgien préfère ne pas y toucher : "Mon seul problème provenait, selon lui, de l'espace trop faible qu'il y avait entre le bas de mon nez et le début de ma lèvre supérieure : ça donnait l'impression que mes yeux tombaient. Bref, il suggérait qu'il ne fallait pas changer mon nez, mais tout le reste ! Heureusement, je n'ai touché à rien. D'ailleurs, depuis que j'ai une vie amoureuse, aucun homme n'a jamais critiqué mon nez."
Des défauts ou pas, Charlotte de Turckheim s'est imposée dans le monde impitoyable du cinéma à force de travail, de talent et de conviction. Et de conclure : "Si on a des rondeurs, on a vraiment intérêt à être marrante."
Mince alors ! au cinéma le 28 mars.
Mince alors ! est un film coloré dominé par des comédiennes solaires, Lola Dewaere, fille de Patrick, Catherine Hosmalin, second rôle toujours irrésistible (Case départ), et la pétillante Victoria Abril. Le récit suit Nina, une jeune femme bien jolie et ronde qui sent que son mari Gaspard veut qu'elle maigrisse. Elle accepte alors d'aller en cure, un lieu haut en couleur où elle fera la connaissance de Sophie, avocate mince qui veut tout contrôler, et d'Emilie, une mère de famille très enveloppée.
Dans l'interview que les trois actrices et la réalisatrice ont accordé à Illimité (mars 2012), le magazine des cinémas UGC, Lola Dewaere est radicale : "Sans ce film, je ne sais pas si j'aurais continué. Je pensais que je n'étais pas assez jolie pour le cinéma. J'espère que les mentalités changeront. En même temps, je dis ça mais je compte maigrir !" La jeune femme raconte avoir commencé à grossir à 10 ans : "J'ai atteint le summum à l'adolescence, je n'ai pas été élevée par ma mère et je n'ai pas eu de père, alors je compense."
Catherine Hosmalin et Victoria Abril seront plus légères. La première s'amuse de l'affiche en précisant : "On a fait pire dans le film ! J'ai un bonnet de bain à fleurs et je fais des bombes dans la piscine." Victoria admet, elle, "avoir une bonne thyroïde" : "J'ai pris 2 kilos sur mon poids de toujours, évidemment, je me trouve énorme mais mon mec adore !"
Son ton est plus sérieux quand elle aborde l'image de la femme dans la société actuelle, et notamment dans les médias : "A partir de la quarantaine, seules les femmes nous écrivent de beaux rôles." Lola Dewaere ajoute : "L'image est aussi souvent dirigée par des hommes qui ont une vision iconique de la femme, une image erronée."
Viendront les paroles particulièrement déterminées de Charlotte de Turckheim. Si elle a été mince durant une grande partie de sa vie, elle a toujours entendu des commentaires désobligeants sur son physique : "Plus jeune, on m'a dit : 'Tu ne travailleras pas avec ce nez, tu ne feras pas de jeune première.' C'était vrai. Mais ça m'a forgé le caractère." Du caractère, elle n'en manque pas, surtout pour pousser des coups de gueule bien sentis : "La mode, Lagerfeld, je les ai aussi dans le pif. Ce qu'il fait est pervers. Quand Galliano tient des propos antisémites, il dégage. Lagerfeld dit qu'Adele, la chanteuse, est trop grosse et personne ne réagit ! Les femmes se laissent martyriser."
Tout aussi passionnée quand il s'agit de défendre son film, Charlotte de Turckheim s'est confiée au magazine Femme Majuscule. Ce sujet la concerne personnellement : "Alors que j'ai été mince toute ma vie, cela fait dix ans que je suis devenue ronde. [...] J'ai maigri de 12 kilos avec le régime Dukan... mais j'en ai repris 15 !" Même si elle a réalisé avoir pris du poids, elle se voit toujours mince : "Les anciens gros, c'est l'inverse." Au fil des mots, elle s'insurge contre la mode qui ne propose que des tailles qui vont du 34 au 38 : "Entre le 42 et le 48, il y aune sorte de couloir vide." Les photos retouchées "deviennent une sorte de référence", dira-t-elle aussi.
Charlotte de Turckheim met le doigt sur les rapports au corps de moins en moins sereins aujourd'hui : "Les adolescentes de ma génération voulaient simplement être minces, alors que celles d'aujourd'hui semblent plus fragilisées et comme attirées par la maigreur." Elle compare les défilés des années 1990 et 2000 : "Ces filles avaient toutes l'air malade !" Pour elle, les femmes sont indubitablement complices de ces stéréotypes et elle met l'accent sur le comportement des hommes durant le tournage de Mince alors ! dans la cure d'amaigrissement : "J'ai vu des hommes de l'équipe draguer des personnes qu'ils n'auraient jamais envisagé d'aborder auparavant."
Surpoids et cinéma ne font pas bon ménage. Ce qui n'a pas empêché les investisseurs de s'intéresser au sujet, mais ils voulaient absolument des stars dans le film : "Or il n'y a pas de star grosse, alors comment faire ? Et puis je voulais travailler avec des filles qui soient concernées par la problématique. Pas question de prendre des actrices minces et de leur mettre des rembourrages ! Finalement, ne disposant pas d'assez de célébrités, j'ai obtenu très peu d'argent pour réaliser le film." Au passage, elle mettra les choses au clair : "Certaines personnes m'ont conseillé de faire appel à Monica Bellucci ! Cette suggestion montre bien à quel point les gens confondent une fille pulpeuse et une fille qui a des rondeurs. Mais l'autre extrême est également vrai."
En revenant sur son parcours, elle met en lumière les épreuves par lesquelles elle est passée dans sa carrière. A une époque, elle pense à faire refaire son nez, le chirurgien préfère ne pas y toucher : "Mon seul problème provenait, selon lui, de l'espace trop faible qu'il y avait entre le bas de mon nez et le début de ma lèvre supérieure : ça donnait l'impression que mes yeux tombaient. Bref, il suggérait qu'il ne fallait pas changer mon nez, mais tout le reste ! Heureusement, je n'ai touché à rien. D'ailleurs, depuis que j'ai une vie amoureuse, aucun homme n'a jamais critiqué mon nez."
Des défauts ou pas, Charlotte de Turckheim s'est imposée dans le monde impitoyable du cinéma à force de travail, de talent et de conviction. Et de conclure : "Si on a des rondeurs, on a vraiment intérêt à être marrante."
Mince alors ! au cinéma le 28 mars.