Le 15 janvier dernier, Christiane Taubira se portait officiellement candidate à l'élection présidentielle alors que la gauche avait échoué à bâtir une candidature commune. L'ex-garde des Sceaux, qui avait acquis une belle popularité après avoir porté la loi dite du Mariage pour tous, remportait ensuite la très décriée Primaire populaire le 30 janvier devenant, selon ses concurrents, "une candidate de plus". Depuis, elle a tenté d'obtenir les fameux parrainages nécessaires pour concourir... sans succès.
Alors que le Conseil Constitutionnel avait acté la date du 4 mars 2022 comme limite pour déposer 500 parrainages d'élus afin de pouvoir se porter candidat à la présidentielle, Christiane Taubira a été confrontée à la réalité : elle ne pourra jamais atteindre cet objectif. Ce mercredi 2 mars, et alors que le dernier décompte lui en créditait seulement 181, elle a donc tenu un discours dans lequel elle a annoncé son abandon. "Il est évident que nous ne réussirons pas à avoir les parrainages", a-t-elle admis, s'en prenant aux grands partis, alors qu'elle n'était soutenue par aucun d'entre eux.
L'ex-ministre âgée de 70 ans, qui avait déjà été candidate à la présidentielle en 2002 (2,3% des voix sous les couleurs du PRG), a dénoncé des partis politiques auxquels "il ne reste plus aujourd'hui que leur capacité de nuisance". Christiane Taubira ajoute : "Les partis se crispent parce que leur aire d'influence a beaucoup rétréci et qu'il ne reste plus aujourd'hui que leur capacité de nuisance, et que cette capacité de nuisance est actuellement leur principale occupation. Nous restons persuadés que les partis restent nécessaires et même indispensables à la démocratie, et pour ces raisons nous allons faire en sorte que la démocratie puisse reposer sur des partis politiques, des forces politiques où les citoyens vont émerger de plus en plus massivement."
La femme politique, qui avait mené un début de campagne laborieux, était créditée de 2 à 3 % des voix dans les sondages, à égalité avec la maire de Paris et candidate PS, Anne Hidalgo. Pour l'heure, le candidat de gauche le mieux placé resté Jean-Luc Mélenchon (LFI) avec 11 à 12% des intentions de votes. Mais sa position clivante sur la Russie de Vladimir Poutine - en pleine guerre contre l'Ukraine - va-t-elle faire bouger les lignes ?