Christine Boisson lors de l'avant-première du film Les Lyonnais à Paris le 27 novembre 2011© BestImage
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Dire que l'actrice Christine Boisson a subi des épreuves dans sa vie tient de l'euphémisme, tant son existence est marquée par la douleur. Suivant l'adage selon lequel on n'est jamais mieux servi que par soi-même, la comédienne ouvre son coeur, revenant sur le mois d'octobre 2010 et ce qui avait été annoncé dans les médias comme une tentative de suicide, puis abordant longuement sa terrible relation avec sa mère. Des blessures, Christine Boisson en a, mais elle a su avancer, revendiquant son côté lumineux ainsi que le bonheur que lui apporte sa fille Juliette, son "cadeau du ciel".
La filmographie de Christine Boisson est bien remplie et à 56 ans, elle peut se targuer d'avoir tourné pour Olivier Assayas, Laetitia Masson, Claude Lelouch ou encore Maïwenn. Dans son interview pour le magazine Gala, la comédienne n'abordera pas le thème du cinéma, mais elle se livrera sur des sujets douloureux, avec le besoin de mettre les choses au clair.
Mise au point
L'entrevue coup de poing débute sans détour avec ce qui a été présentée en octobre 2010 comme une tentative de suicide : "Je n'ai jamais eu l'intention, ni l'envie de mourir. D'abord parce que j'ai une fille, et puis je tiens trop à la vie." Elle explique qu'elle a fait un chantage au suicide pour obliger son compagnon de l'époque, sans revenu, à se prendre en main. Le voyant partir au lieu de choisir de l'aider, alors qu'elle était aussi en difficulté financière, elle enjambe un parapet : "Je voulais juste lui montrer à quel point il me faisait mal." La situation la dépasse, elle vivait près d'un commissariat, les secours interviennent et un pompier prévient l'AFP. L'affaire privée se retrouve alors dans les journaux, déformée.
Sa mère, son enfer
Sa mise au point sur la soi-disant tentative de suicide l'entraîne à parler de sa mère, une femme qui a très souvent essayé de mettre fin à ses jours. Le cauchemar a commencé tôt, puisque sa mère a failli mourir en accouchant, et le lui a maintes fois répété. Lorsque, à 17 ans, Christine Boisson joue dans le film érotique Emmanuelle, sa mère n'a pas manqué de lui dire à quel point il était honteux de jouer dans un tel film tout en réclamant son cachet - que Christine lui versera. "Ma mère nous a dévorés, mon frère et moi", dira l'actrice. Son frère, de six ans son cadet, était son rayon de soleil, mais il sera emporté par le sida en 1995, mutilant Christine Boisson à jamais.
Avec son frère, elle a partagé des moments de bonheur, mais également une effroyable situation avec sa mère, dont elle décrit les actes : "Comment appeler une mère, qui, pour me dire bonjour, me caressait les seins, les fesses et s'adonnait à des caresses, distraitement, en regardant la télé ? On parle rarement des mères incestueuses, mais cela existe", explique Christine Boisson qui ajoute que sa mère dormait avec son frère jusqu'à l'âge de 17 ans. Elle ne cherche pas à obtenir d'explications de sa mère, qu'elle sait malade. Âgée de 78 ans, celle-ci est atteinte de dégénérescence sénile, ce qui empêche toute confrontation. Jamais la comédienne ne pourra aussi lui parler de cet homme, un photographe, qui l'a violée au cours d'un reportage à Mykonos en Grèce, après le tournage d'Emmanuelle, à l'aube de ses 18 ans.
Une "furieuse envie de vivre"
Il lui faudra donc de la force pour ne pas sombrer. La drogue et l'alcool lui ont servi de béquilles, fut un temps, elle l'admet : "Mais cela fait trente ans que je me suis débarrassée de la drogue - l'alcool, ça a été plus long -, et je m'en suis sortie toute seule." Elle aura réussi à ne pas transmettre son malheur à Juliette, sa fille. Sa méthode : lui dire la vérité sur son passé, avant qu'elle ne l'apprenne autrement, et ne pas lui infligé la colère qui l'habite : "Ma fille est beaucoup plus équilibrée que moi." Christine Boisson écrit sa "Lettre à la mère" et envisage de réaliser un sujet sur les relations mère-fille, motivée par sa "furieuse envie de vivre".
La filmographie de Christine Boisson est bien remplie et à 56 ans, elle peut se targuer d'avoir tourné pour Olivier Assayas, Laetitia Masson, Claude Lelouch ou encore Maïwenn. Dans son interview pour le magazine Gala, la comédienne n'abordera pas le thème du cinéma, mais elle se livrera sur des sujets douloureux, avec le besoin de mettre les choses au clair.
Mise au point
L'entrevue coup de poing débute sans détour avec ce qui a été présentée en octobre 2010 comme une tentative de suicide : "Je n'ai jamais eu l'intention, ni l'envie de mourir. D'abord parce que j'ai une fille, et puis je tiens trop à la vie." Elle explique qu'elle a fait un chantage au suicide pour obliger son compagnon de l'époque, sans revenu, à se prendre en main. Le voyant partir au lieu de choisir de l'aider, alors qu'elle était aussi en difficulté financière, elle enjambe un parapet : "Je voulais juste lui montrer à quel point il me faisait mal." La situation la dépasse, elle vivait près d'un commissariat, les secours interviennent et un pompier prévient l'AFP. L'affaire privée se retrouve alors dans les journaux, déformée.
Sa mère, son enfer
Sa mise au point sur la soi-disant tentative de suicide l'entraîne à parler de sa mère, une femme qui a très souvent essayé de mettre fin à ses jours. Le cauchemar a commencé tôt, puisque sa mère a failli mourir en accouchant, et le lui a maintes fois répété. Lorsque, à 17 ans, Christine Boisson joue dans le film érotique Emmanuelle, sa mère n'a pas manqué de lui dire à quel point il était honteux de jouer dans un tel film tout en réclamant son cachet - que Christine lui versera. "Ma mère nous a dévorés, mon frère et moi", dira l'actrice. Son frère, de six ans son cadet, était son rayon de soleil, mais il sera emporté par le sida en 1995, mutilant Christine Boisson à jamais.
Avec son frère, elle a partagé des moments de bonheur, mais également une effroyable situation avec sa mère, dont elle décrit les actes : "Comment appeler une mère, qui, pour me dire bonjour, me caressait les seins, les fesses et s'adonnait à des caresses, distraitement, en regardant la télé ? On parle rarement des mères incestueuses, mais cela existe", explique Christine Boisson qui ajoute que sa mère dormait avec son frère jusqu'à l'âge de 17 ans. Elle ne cherche pas à obtenir d'explications de sa mère, qu'elle sait malade. Âgée de 78 ans, celle-ci est atteinte de dégénérescence sénile, ce qui empêche toute confrontation. Jamais la comédienne ne pourra aussi lui parler de cet homme, un photographe, qui l'a violée au cours d'un reportage à Mykonos en Grèce, après le tournage d'Emmanuelle, à l'aube de ses 18 ans.
Une "furieuse envie de vivre"
Il lui faudra donc de la force pour ne pas sombrer. La drogue et l'alcool lui ont servi de béquilles, fut un temps, elle l'admet : "Mais cela fait trente ans que je me suis débarrassée de la drogue - l'alcool, ça a été plus long -, et je m'en suis sortie toute seule." Elle aura réussi à ne pas transmettre son malheur à Juliette, sa fille. Sa méthode : lui dire la vérité sur son passé, avant qu'elle ne l'apprenne autrement, et ne pas lui infligé la colère qui l'habite : "Ma fille est beaucoup plus équilibrée que moi." Christine Boisson écrit sa "Lettre à la mère" et envisage de réaliser un sujet sur les relations mère-fille, motivée par sa "furieuse envie de vivre".