Il est parfois utile de se souvenir qu'il faut bien tourner sa langue dans sa bouche avant de parler. Malheureusement, Nicolas Bedos l'a de toute évidence oublié en postant un message sur ses réseaux sociaux, le 24 septembre, dans lequel il tenait un discours antimasque en pleine pandémie de coronavirus. Descendu en flèche, il s'est attiré les foudres d'anonymes et de personnalités comme Christophe Dechavanne.
Le célèbre animateur de 62 ans a répondu au réalisateur de La Belle Époque par un long message dans lequel il ne cache pas sa colère. "Je te dis avec respect et amitié qu'appeler à ne pas restreindre à l'un de ses devoirs civiques et humains n'est pas possible en fait et ne souffre d'aucune discussion. Baisez sans précaution ! Foncez sans ceinture ! Postillonnez sans masque ! Et pourquoi pas dans la même journée... malheureusement il n'y a qu'un seul MacGyver. Sans déconner... On peut jouer avec de nombreux feux, Nicolas, mais pas ceux-là, pas ceux-là", lui a-t-il fait remarquer alors que la France frôle désormais la barre des 500 000 contaminations officielles. Un chiffre alarmant qui a donc poussé le gouvernement à prendre de nouvelles mesures comme la fermeture des bars avant 22h ou la fin des rassemblements de plus de 10 personnes dans l'espace public.
Si Christophe Dechavanne est si remonté contre Nicolas Bedos, c'est que depuis qu'il partage la vie de sa compagne médecin, Elena, il est pleinement au fait de la situation sanitaire catastrophique. "Comment puis-je rester insensible à ton texte... Comme ces 'courageux soignants', cf ton post du 9 septembre dernier, mon amoureuse en blanc (même le visage en te lisant) vivra et luttera avec ses collègues chaque heure qu'il faudra contre ce qui se pointe à l'horizon gris des jours à venir... et même contre la mort qui menace sans censure d'âge, on le voit maintenant", a-t-il ajouté. Et l'animateur de faire remarquer à Nicolas Bedos qu'il ne peut pas demander à ceux qui l'aiment et le suivent d'abandonner les gestes barrières et que cela ne fait pas honneur à son aura médiatique. Lui-même prie pour ne pas finir "intubé en réanimation". "La précaution n'est pas la terreur", a-t-il martelé.
Outre Christophe Dechavanne, plusieurs personnalités ont taclé Nicolas Bedos, de l'homme d'affaires Marc Simoncini à l'humoriste Waly Dia, en passant par l'écrivaine Tatiana de Rosnay. Même le ministre de la Santé, Olivier Véran, lui a répondu. "Je pense que, dans la période, on doit être extrêmement attentif, surtout quand on a beaucoup d'écoute autour de soi, à notre façon de nous exprimer et au message que nous véhiculons. (...) 'Vivre quitte à en mourir', c'est une phrase à l'emporte-pièce qu'on peut lancer sur un blog, sur un compte Instagram. On peut faire un effet de tribune ou c'est peut-être un exutoire personnel. Je pourrais comprendre ce type de réflexion, si elle emportait des conséquences sur sa seule santé. (...) On ne peut pas imposer aux gens de prendre soin d'eux malgré eux, mais on peut imposer aux gens de prendre soin des autres malgré eux", a-t-il rétorqué.
Très fier de lui, et pas embarrassé le moins du monde d'être le sujet d'une polémique, Nicolas Bedos en a remis une couche sur ses réseaux ce vendredi 25 septembre. "Je ne suis qu'un auteur, ce qu'on appelait jadis, avec un soupçon de mépris, un pamphlétaire. Et, accessoirement, je vous rappelle que nous sommes encore libres de penser différemment, de débattre, de nous indigner, et même de nous tromper. (...) Tout sauf l'ennui. #laisseznousvivre", a-t-il écrit. Heureusement pour lui s'il venait à être hospitalisé en détresse respiratoire, les soignants n'ont eux pas le droit de le laisser mourir...