Fraîchement débarqué sur le circuit ATP tout auréolé de sa victoire en junior lors de Wimbledon 2016, Denis Shapovalov a déjà trouvé le moyen, à 17 ans, de marquer durablement le monde du tennis de son empreinte. L'arbitre français Arnaud Gabas, qui en est quitte pour un bel oeil au beurre noir, s'en serait bien passé.
251e joueur mondial logiquement inconnu du grand public, Denys Shapovalov a en effet cédé à un accès de colère lors du cinquième match décisif de la rencontre de Coupe Davis entre le Canada et la Grande-Bretagne. Dominé par le Britannique Kyle Edmond, le Canadien né en Israël de parents russes (un volleyeur et une prof de tennis) a craqué lors du troisième set, après avoir déjà perdu les deux manches précédentes et alors que l'issue du match semblait inéluctable. De rage à l'issue d'un point perdu suite à un revers dans le couloir, il a frappé la balle de toutes ses forces pour passer ses nerfs et le missile est parti tout droit... dans le visage de l'arbitre de chaise. Sonné, ce dernier met un moment à se remettre du choc et arrête la rencontre. Les images sont impressionnantes et l'incident, clos après une visite de précaution à l'hôpital d'Ottawa, aurait pu s'avérer très grave...
Conséquence immédiate : le geste d'humeur de Shapovalov a entraîné la disqualification de l'équipe du Canada... et la grande honte du tout jeune joueur, choqué depuis l'instant même où il a par mégarde assommé Arnaud Gabas. "Je promets que c'est la dernière fois que ça se produit. J'ai retenu la leçon. J'ai de la chance que l'arbitre n'ait rien de grave mais c'est quand même inacceptable de ma part", a déclaré le Canadien, très gêné et les yeux rougis. Au lendemain des faits, il a écopé d'une amende de 7 000 dollars infligée par sa Fédération, mais a aussi fait amende honorable dans un message plein de sincérité publié sur les réseaux sociaux, indiquant s'être excusé en privé auprès de l'arbitre français.
"Je ne crois pas que c'était intentionnel, a pour sa part réagi le capitaine de l'équipe canadienne, Martin Laurendeau. Mais c'est une leçon qu'il va retenir pour avancer. C'est un enfant mais il ne se cache pas, ce n'est pas son genre. Il a énormément de talent mais c'est juste le début de sa carrière. Savoir contenir ses émotions sur le court, c'est de toute façon quelque chose qu'il va devoir savoir faire s'il veut faire carrière dans ce sport."
En attendant, que Denis Shapovalov se prépare à faire les zappings télé pour quelques années...