À l'instar du médiatique Michel Cymes, Patrick Pelloux est l'une des figures phares du monde médical dans les médias depuis de nombreuses années et ses propos sont ainsi très écoutés. Sur son compte Twitter suivi par près de 100 000 abonnés, l'urgentiste et chroniqueur santé (dans Charlie Hebdo, Siné Mensuel, Le Magazine de la santé...) a lancé un cri d'alerte en faveur de la chloroquine.
Lundi 23 mars 2020, il a utilisé son compte Twitter pour prendre clairement position en faveur de l'usage rapide et massif de ce traitement décrié. "Je suis très inquiet par la vague de coronavirus qui arrive désormais sur la France après l'Est. Plus encore ce qui se passe dans les établissements pour les personnes âgées. Évitons coûte que coûte l'hécatombe et donnons les traitements avec la chloroquine. C'est urgent", a écrit celui qui s'était fait connaître en tirant la sonnette d'alarme lors de la canicule de 2003. Pour rappel, Patrick Pelloux, qui est le président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France, a été formé à l'École internationale européenne et la Faculté de médecine de Paris.
Une prise de position partagée par l'ancienne ministre Ségolène Royal. "C'est urgent ! Pourquoi encore toutes ces hésitations bureaucratiques incompréhensibles ?! Appliquons : 1. le principe de précaution 2. le principe de l'utilisation de la meilleure solution connue confirmée par des spécialistes incontestables. Soyons solidaires de ces médecins spécialistes incontestés et responsables et laissons-les agir sous leur responsabilité, car ces médecins risquent leur vie et savent ce qu'ils font", a-t-elle écrit sur Twitter.
D'ores et déjà, le traitement à la chloroquine fait des adeptes - qui prennent des risques - comme le maire de Nice, Christinan Estrosi, contaminé avec sa femme Laura Tenoudji par le coronavirus. Tous deux ont expliqué avoir conscience d'utiliser un traitement qualifié d'expérimental.
La chloroquine, le remède miracle du professeur Didier Raoult ?
Depuis plusieurs jours, le milieu médical et les autorités sanitaires sont divisés autour d'un produit dont le nom était jusqu'à présent peu connu du public : la chloroquine (une molécule aussi appelée hydroxychloroquine). C'est le professeur Didier Raoult, infectiologue et professeur de microbiologie spécialiste des maladies infectieuses tropicales émergentes à la faculté de médecine de l'université d'Aix-Marseille et à l'IHU Méditerranée Infection, qui l'a mis sous les feux des projecteurs. Un homme qui fait partie du fameux "conseil scientifique" régulièrement cité par le président Emmanuel Macron, le Premier ministre Édouard Philippe ou encore le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran, dans leurs interventions médiatiques.
Le décrié professeur affirme que la chloroquine - combinée à un antibiotique, l'azithromycine - démontre des effets positifs sur des patients atteints du coronavirus. Pour l'heure, le professeur n'a mené une étude clinique que sur un petit effectif de 24 personnes, d'où les attaques et critiques dont il fait l'objet. Jusqu'à présent, la chloroquine était surtout connue pour être utilisée contre le paludisme.
La chloroquine pourra être administrée aux malades souffrant de "formes graves" du coronavirus, mais ne doit pas être utilisée pour des formes "moins sévères", a statué lundi le Haut Conseil de santé publique, selon le ministre de la Santé. Le comité scientifique "exclut toute prescription" pour "des formes non sévères" de la maladie, en l'absence de toute donnée probante. Un arrêté encadrant le recours à ce traitement, miracle pour certains, tandis que d'autres appellent à la prudence, sera pris "dans les prochaines heures", a-t-il précisé.