Sept ans après, l'affaire connaît encore des rebondissements. En mars 2015, lors du tournage du jeu Dropped (TF1) deux hélicoptères se sont percutés, causant la mort de dix personnes dont trois sportifs (Camille Muffat, Alexis Vastine et Florence Arthaud), ainsi que plusieurs employés d'ALP, la société de production organisatrice du jeu. Ce lundi 8 août 2022, une nouvelle étape judiciaire a été annoncée par nos confrères de Télé Loisirs.
Franck Firmin-Guion, le patron de la société qui produisait le programme au moment de l'accident, a été mis en examen. Son avocat, Me Olivier Gutkès, a souhaité réagir à la décision du juge d'instruction auprès de nos confrères. "Ce qui est important de comprendre, c'est qu'il n'y a pas de condamnation. Pour l'instant, il s'agit simplement d'une instruction dans laquelle Franck Firmin-Guion est mis en examen mais il n'y a pas de nouveaux éléments", a-t-il tout d'abord confié. Il a ensuite expliqué que cette mise en examen est la "suite logique" de la mise en examen d'ALP pour "homicide involontaire".
"Nous avons désormais accès au dossier et nous pourrons solliciter des investigations complémentaires, afin que soit confirmé que la cause de ce tragique accident est une erreur de pilotage. Un des deux pilotes a eu un geste inexpliqué et a viré directement vers l'autre appareil. Mais ce qui a causé cette erreur, personne ne le sait. Est-ce que le pilote a eu un malaise ? Est-ce qu'il a été ébloui par le soleil ? C'est possible", a poursuivi Me Olivier Gutkès. Selon lui, les deux hélicoptères étaient "en parfait état" et on notamment déjà été utilisés par le président argentin Alberto Fernandez. En outre, les deux pilotes étaient "extrêmement expérimentés" a-t-il souligné.
Rappelons qu'en 2021, les juges français ont soupçonné que les personnes mises en examen aient par exemple sous-évalué le budget affecté aux moyens aériens et privilégié les critères financiers dans le choix des pilotes et des hélicoptères, "au détriment de la sécurité des personnes". Une suspicion inconcevable d'après l'avocat : "Il n'y a eu aucune limitation budgétaire dans ce type d'émission ! Dans une production, vous avez toujours un budget de départ qui connait des évolutions. C'est à la fin que l'on sait combien ça a coûté. Ici, il n'y a pas un seul message de la direction qui demande de le limiter, surtout pour les hélicoptères." Me Olivier Gutkès est certain que la mise en examen de Franck Firmin-Guion va permettre la mise en avant de certains éléments. "On a la preuve qu'au niveau de la direction générale, ils ont demandé plus de sécurité en sachant que ça coûterait plus cher : un hélicoptère en permanence pendant une semaine pour une éventuelle évacuation sanitaire, la présence de médecins mais aussi d'experts en sécurité", a-t-il conclu.