Dans Danse avec les stars, les parieurs avaient tout misé sur M. Pokora et Sofia Essaïdi, excellents danseurs accomplis qui ne nous déçoivent pas du tout. Mais un drôle d'outsider a fait son entrée dans la course au trophée : David Ginola.
A 44 ans, l'ex-footballeur du PSG ondule du bassin et affole les téléspectateurs/trices : aucune danse ne résiste à El magnifico. Pourtant, en trois émissions, il a déjà subi deux fois l'épreuve de la dernière danse (qui est en fait un ballottage pouvant mener à l'élimination). A deux reprises il a été mis sur la sellette et à deux reprises ce n'était pas justifié. Heureusement, à deux reprises il a été sauvé (une première fois face à André Manoukian et une seconde fois, la semaine dernière face à Marthe Mercadier).
Mais alors pourquoi cet acharnement du public à le mettre en danger malgré son don (inattendu) pour les danses de salon ? Pourquoi le public est-il aussi méchant ? "Parce queeeeeeee" répondrait la bouteille d'Orangina rouge. Oui, mais encore ?
L'explication est peut-être à trouver il y a dix-sept ans : Ginola a été détesté pour un match de foot France-Bulgarie au cours duquel il a laissé échapper le ballon offrant l'opportunité au joueur bulgare Kostadinov de marquer un but à la dernière seconde. Le but qui qualifiera son équipe pour le mondial 94. Le but qui empêchera la France de participer à ce même mondial. Cette douleur, encore présente pour les fans de football, a fait de Ginola la cible idéale des Français rancuniers...
Serai-ce donc à cause d'un ballon qu'aujourd'hui ses pas de danses ne sont pas appréciés à leur juste valeur ? L'ex attaquant du PSG se confie dans Le parisien de ce jour et tente d'apporter un éclairage sur son statut de maudit : après la malédiction du foot, celle de la danse ?
"Je reviens en France face à un public qui m'a adoré et m'a haï. France-Bulgarie, c'était une faillite collective dont je ne m'exclus pas. Mais alors que j'ai pris mes responsabilités, d'autres ne l'ont pas fait. En 1993, je me faisais siffler dans tous le stades. On m'a accusé ensuite d'avoir fui en Angleterre, ce qui n'était pas une fuite, mais une opportunité. Qui s'est conclue là-bas par un titre de meilleur joueur de l'année en 1999. J'ai un coté phénix qui renaît de ses cendres".
Cette émission Danse avec le stars ne traduit-elle pas une réconciliation avec ce public français ? Il estime : "Je ne sais pas si on peut parler de réconciliations. Peut-être plutôt de nostalgie ? Je sens des réactions très positives dans les gens qui m'approchent. L'affection des gens, elle y est, je ne suis pas revanchard."
Alessandra Martines, jurée de Danse avec les stars, avait d'ailleurs défendu le footballeur avec véhémence lors du premier prime en constatant qu'il se retrouvait en ballottage malgré sa bonne prestation. Elle revient à la charge dans France-Soir : "Je ne supporte pas l'injustice et j'ai senti qu'on lui faisait payer des histoires de buts non marqués dans son passé de footballeur...". Et pourtant, la belle Alessandra (ex-femme de Claude Lelouch) dit cela en toute franchise car elle n'est pas là pour "passer la pommade ni pour les casser".
Heureusement qu'il n'est pas revanchard le Ginola car jusqu'à présent, l'homme divise. Fera-t-il l'unanimité avant la fin de la compétition ? Aura-t-il la chance d'être sacré meilleur danseur et prouver ainsi qu'il peut constamment renaître de ses cendres ?
C'est tout ce qu'on lui souhaite.