"C'est la dernière étape logique avant de toucher le fond", explique Dan Greaney. Ce sont les mots du scénariste de l'épisode des Simpson datant de 2000 qui prédisait la victoire de Donald Trump en tant que chef d'État : Bart to the Future (Les Simpsons dans trente ans). L'auteur, également producteur, a confié ses impressions à The Hollywood Reporter, à l'heure où le milliardaire représentant le camp républicain est devenu, réellement, le 45e président des États-Unis.
Il y a seize ans, les téléspectateurs se retrouvaient face à Trump président. Avec le recul et face à la véritable victoire de l'homme d'affaires, Dan Greaney s'exprime : "C'était une mise en garde à l'Amérique. (...) On l'a fait car ça représentait une vision véridique d'une Amérique en train de devenir folle." Dans cet épisode, Bart voit son futur : c'est un adulte qui a tout d'un loser, tandis que sa soeur Lisa devient la première femme présidente des États-Unis qui doit tenter de sauver son pays après qu'il a été ruiné par son prédécesseur, Donald Trump.
Dan Greaney, qui ne se souvient plus exactement qui a eu cette idée pas si folle, poursuit : "La chose à retenir, c'est que Lisa devient présidente quand l'Amérique est en faillite, c'est ce pays que laisse la présidence de Trump. Ce que nous voulions pour le scénario, c'est que Lisa se retrouve face à des problèmes qui allaient bien au-delà de son pouvoir, que tout s'était passé aussi mal que possible, et c'est pour cela qu'on a choisi que Trump soit président avant elle."
À l'époque, des fans n'avaient pas apprécié la vision très sombre de l'avenir de Bart, mais ces derniers mois, Greaney – qui a toujours aimé cet épisode – a reçu de nombreux appels concernant cette histoire : "Je suis touché par toute cette attention, mais je ne crois pas que cela déclenchera la remise en question que j'attendais. Les Simpson ont toujours joué sur le côté exagéré de la culture américaine... et Trump en est la représentation."
Ce n'est pas la première fois que Les Simpson brillent par leur intuition et les situations qui ont un drôle d'écho : le scandale de la viande de cheval, la révolte syrienne, voire les tours jumelles du World Trade Center, les coïncidences sont nombreuses quand on les étudie à la lumière de l'actualité. Mais jamais, jusqu'ici, les scénaristes n'avaient imaginé aussi bien ce qui pouvait réellement arriver à leur pays. Les journalistes et médias qui n'ont pas voulu voir une potentielle victoire de Trump devraient étudier avec plus de sérieux la vision délirante et aussi effrayante du monde que se font certains artistes, fins observateurs de la société.