Trente-cinq ans après la mort deClaude François, douze de ses anciennes danseuses, les fameuses Clodettes - aujourd'hui devenues professeur de danse, directrice commerciale, gérante de restaurant ou encore retraitée - ont assigné, en février 2012, la société Spedidam qui s'occupe de la distribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse. Elle réclamait chacune 16 000 euros pour la diffusion d'images de leurs célèbres chorégraphies. Malheureusement, le 27 juin, le tribunal de grande instance de Paris les a déboutées. Les danseuses ne décolèrent pas et ne baisseront pas les bras.
Interrogée par Lefigaro.fr, Nadine Ligeron, dite Prisca, réagit au verdict : "Je suis déçue, mais je ne baisse pas les bras. Nous n'avons pas encore fixé de ligne de conduite avec notre avocat, Me Daniel Richard, ni avec Ketty Naval [Clodette qui mène la fronde, ndlr], mais je pense que nous allons faire appel de la décision."
La défense de la Spedipam est simple : tous les papiers qui permettent d'identifier chaque danseuse sur les passages télé de Claude François n'ont pas été remplis à l'époque, ce qui rend impossible le reversement des droits. "Certaines attestations de présence étaient incomplètes voire inexistantes", expliquait alors l'avocate de la société, Me Isabelle Wekstein. Pour Prisca, c'est un scandale d'être considérée comme "négligente" : "C'était une autre conjoncture. Il y avait du travail en abondance, on était en permanence sur les routes. Je suis incapable de dénombrer les shows télés que nous avons fait entre 1973 et 1978. On nous accuse d'être des filles légères ou négligentes, mais on ne connaît l'existence de cet organisme que depuis cinq ou six ans." Les danseuses se sentent lésées et pas assez respectées : "On a notre importance dans la légende Claude François, le public connaît toutes nos chorégraphies. Il est légitime de réclamer nos droits." D'autant que l'une d'entre elle a pu s'inscrire à Spedidam et aurait touché entre 15 000 et 20 000 d'aides sociales selon ses anciennes collègues.
Malgré la tristesse d'avoir perdu cette bataille, Prisca ne manque pas de rendre hommage à la légende : "Respecter les Clodettes, c'est respecter Claude François. [...] C'est une mémoire que nous n'avons jamais cessé d'honorer. Claude François n'était pas un tyran, comme tous s'accordent à le dire. Il nous protégeait. Nous étions tout à ses yeux."
Interview à lire dans son intégralité sur LeFigaro.fr.