Elles ne roulent pas sur l'or et pourtant... Les Clodettes sont indissociables de la légende Claude François. Trente-cinq ans après la mort de leur pygmalion - dont la tombe à malheureusement été vandalisée en mars dernier -, elles sont professeur de danse, gérante de restaurant, directrice commerciale ou sans emploi et n'ont plus le coeur à la fête. En février 2012, douze d'entre elles assignaient la société Spedidam (société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse) s'estimant lésées de plusieurs milliers d'euros de droits pour la diffusion d'images de leurs célèbres chorégraphies à la télévision ou en DVD. L'affaire sera examinée vendredi 24 mai au tribunal de grande instance.
C'est Lydia Laval, vendeuse d'abonnements culturels après avoir été Clodette de 1970 à 1976, qui mène la fronde des danseuses. "On est toujours dans l'actualité et la Spedidam a collecté de l'argent avec la variété sans nous le reverser. On se fait avoir", martèle-t-elle. Elles sont donc douze à avoir assigné la société devant le tribunal de grande instance de Paris. Leur avocat, Me Michel Richard, estime le manque à gagner à environ 1000 euros par an depuis dix ans. Au-delà, les droits ne sont plus récupérables. En 2011, Lydia Naval n'a par exemple perçu que 149,52 euros. Le président de la Spedidam, Jean-Paul Bazin, estime que les Clodettes n'ont pas été lésées : "Elles ont été rétribuées à la hauteur de leurs droits", déclarait-il au moment de l'assignation.
Pour l'avocat des Clodettes, la Spedidam agit dans l"'opacité" et n'a fait "aucune démarche positive depuis 1995 pour identifier les Clodettes et évaluer leurs droits". Il demandera au TGI une provision de 16 000 euros pour chacune des danseuses et la nomination d'un expert pour vérifier le mode de calcul des droits de la société. La Spedidam se retranche derrière la "négligence" des Clodettes : "Pour répartir équitablement les droits, il faut pouvoir identifier les participations aux émissions, ce qu'on a demandé à plusieurs reprises. Or certaines attestations de présence étaient incomplètes voire inexistantes", explique l'avocat Me Isabelle Wekstein à l'AFP. Selon elle, les Clodettes ont été "négligentes" et "ont perdu beaucoup de temps" dans leurs démarches. Il y a pourtant urgence, les Clodettes "ne roulent pas sur l'or", selon leur avocat... Rendez-vous vendredi au TGI.