La semaine va être bien remplie pour Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l'égalité entre les femmes et les hommes. Le 25 novembre 2021, se tient la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et le lendemain, la femme politique de 51 ans sera à Gaillac, Albi et Castres pour rencontrer "des acteurs majeurs de la lutte contre les violences intrafamiliales et les violences faites aux femmes", indique La Dépêche du Midi. Un travail d'envergure mais qui ne fait pas peur à cette membre du gouvernement de Jean Castex, habituée à soulever des montagnes.
Interrogée sur Europe 1 le 20 novembre, Elisabeth Moreno avait défendu l'action de son ministère : "Depuis que je suis arrivée dans le gouvernement, il y a un an et demi, j'ai énormément travaillé avec les associations." Elle rappelle ainsi les actions faites : la mise en place du 3919, l'augmentation de 60% du nombre de places d'hébergement, ou encore le vote de "quatre lois pour accompagner les victimes et leurs enfants". Elle ajoute : "Chaque féminicide est un féminicide de trop, mais on peut voir que toutes ces actions commencent à porter leurs fruits. (...) Il faut continuer à se mobiliser".
Cette force et cette énergie pour son travail lui vient de son tempérament et de son parcours de vie. En interview pour Paris Match l'an dernier, elle était revenue sur son enfance, elle qui est née au Cap-Vert en 1970 et a ensuite grandi au Portugal puis en France, "fille d'immigrés cap-verdiens (père maçon, mère femme de ménage), aînée d'une fratrie de six," détaille le magazine. Dans son entretien, elle raconte comment le drame qui a touché sa soeur, alors bébé, l'a marqué à vie : le berceau de l'enfant a pris feu. "Mon insouciance s'est arrêtée ce jour-là. Après, j'ai l'impression d'être devenue adulte. Je ne me suis jamais donné la possibilité de faire l'enfant et je n'ai pas eu d'adolescence", raconte celle qui a tout fait pour ses cinq frères et soeurs et ses parents, qui ne savaient ni lire, ni écrire.
Fière, déterminée, Elisabeth Moreno est ensuite devenue une femme d'affaires admirée, maman de deux enfants de pères différents. Elle cache juste une chose, pudiquement et élégamment : son oeil. Pour Paris Match, elle s'explique sur cette maladie qui a laissé sa paupière tombante, il y a une dizaine d'années : "Je me rends compte que ça peut gêner les gens et c'est plus joli comme ça..."