Accusé de violences conjugales par sa future ex-femme, Eric Raoult était invité dimanche 14 octobre à s'expliquer sur le plateau du Supplément, la nouvelle émission de Maïtena Biraben sur Canal+. Après un sujet discutable sur la "descente aux enfers" de l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy, Eric Raoult s'explique et se laisse gagner par l'émotion.
Eric Raoult nie à nouveau toute violence physique envers son épouse et évoque la possibilité d'un coup monté : "Je me suis aperçu mercredi matin que pour abattre quelqu'un par rancune, tout était bon." Il raconte alors les regards inquisiteurs portés sur lui depuis cette garde à vue : "Pour les gens, je suis déjà coupable." "Un homme politique, c'est un homme fragile, on peut s'appeler Pierre Bérégovoy à un moment de sa vie", remarque-t-il. Une référence lourde à l'ancien Premier ministre, qui s'est suicidé en 1993. À cet instant de l'interview, Maïtena Biraben s'interroge : "Je vous avoue que là, je n'arrive pas à savoir si je suis face à l'animal politique que vous êtes ou à quelqu'un qui est paumé face à une attaque dans sa vie privée ?" Raoult répond qu'il a le dos solide, mais qu'il ne comprend pas la démarche de son épouse. Sans doute déstabilisé par un rire dans le public alors qu'il explique être à la recherche d'un travail, il craque lorsque Maïtena Biraben lui demande si c'est bien dans ces moments-là que l'on reconnaît ses vrais amis. Des sanglots dans la voix, Eric Raoult répond avoir reçu "un certain nombre de textos" qui lui ont fait "chaud au coeur"... L'émotion ne semble pas feinte.
En l'espace de quelques mois, Eric Raoult a vu sa vie changer considérablement : il perd son son ministère, puis son poste de député après les élections. En juin, il fait aussi un grave AVC, au lendemain du dépôt de plainte de sa femme. Mercredi 10 octobre, il est placé en garde à vue, accusé par son épouse de violences conjugales. Il porte plainte à son tour pour "dénonciation calomnieuse". Une confrontation entre les deux époux aura lieu mardi 16 octobre.
Comme il l'avait fait sur Europe 1, Eric Raoult reconnaît devant Maïtena Biraben avoir insulté son épouse : "Ma femme a quatorze ans de moins que moi, elle veut oublier son âge, elle se conduit comme une yéyé, l'insulter, ce n'est pas la frapper. Vous savez, on ne devient pas violent à 57 ans, je ne l'ai jamais frappée." Non seulement, il reconnaît avoir dit à sa femme qu'elle s'habillait comme une "salope", mais il ne regrette pas : "Non, je suis désolé. Moi j'ai une surcharge pondérale, je ne m'habille pas comme un jeune homme. En tant que maire de la commune [Le Raincy, en Seine-Saint-Denis, NDLR] je serais sensible que ma femme de 43 ans s'habille comme une femme de 43 ans." Eric Raoult revient enfin sur l'épreuve de la garde à vue : "Si d'un seul coup l'on apprenait que tout cela ne reposait sur rien, le mal serait fait."