Accusé de violences conjugales par sa femme et placé en garde à vue, Éric Raoult livre sa version des faits. Interrogé par Europe 1, le maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis) explique : "Dans les plaintes qui sont déposées, il est indiqué que je l'ai giflée, que je l'ai insultée, et une autre fois que je l'ai bousculée. Je l'ai insultée, c'est vrai. Mais dire à son épouse, qui a 15 ans de moins que vous, 'tu t'habilles comme une salope', ce n'est pas une violence conjugale", a précisé l'ancien ministre de 57 ans. Placé en garde à vue mercredi 10 octobre, il avait été libéré en fin d'après-midi de l'hôtel de police de Bobigny.
Éric Raoult compte aujourd'hui contre-attaquer et porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre son épouse : "On va évaluer le préjudice. A chaque article qui tombe, je pense que ça va augmenter le préjudice", souligne-t-il auprès de l'AFP, espérant toucher "entre 300 et 500 000 euros" de dommages et intérêts et précisant également qu'il ne vit plus avec son épouse. Une confrontation entre les deux conjoints en conflit sera par ailleurs prochainement organisée. De son côté, l'épouse d'Éric Raoult se refuse à tout commentaire.
L'élu UMP avait récemment fait parler de lui pour des problèmes de santé. Le 23 juin dernier, il était hospitalisé dans un état grave après un malaise qui avait entraîné une lourde chute dans sa mairie du Raincy. La veille, sa femme avait déposé une plainte au commissariat pour violences conjugales. Quelques semaines plus tôt, il avait été défait aux élections législatives par le socialiste Pascal Popelin, perdant le siège de député de la 12e circonscription de la Seine-Saint-Denis qu'il occupait depuis 2002.
Ancien ministre de l'Intégration et de la Lutte conte l'exclusion, puis ministre délégué chargé de la Ville et de l'Intégration entre 1995 et 1997, Éric Raoult est un habitué des sorties médiatiques controversées. Lors des émeutes de 2005, il avait été le premier à instaurer un couvre-feu aux mineurs de sa commune. Quatre ans plus tard, il avait été l'un des partisans du débat sur l'identité nationale voulu par Éric Besson, alors ministre de l'Immigration. Au mois de juin dernier, il avait également proposé la candidature de Nicolas Sarkozy au prix Nobel de la paix.