Le dixième épisode de Koh-Lanta, Les Chasseurs d'immunité était sur le thème des destins liés. C'est ainsi que les 10 candidats en lice ont formé 5 binômes, pour le meilleur et pour le pire. Au conseil, lorsque Sébastien a été éliminé, il a entraîné son camarade Aurélien dans sa chute. Auprès de Purepeople.com, le charpentier de l'ancienne équipe jaune se livre sur son aventure. Les stratégies, les conditions de vie plutôt rudes, son altercation avec Julie peu avant son élimination, sa perte de poids... Sébastien se confie sans filtre.
D'après vous, pourquoi vos camarades ont voté contre vous ?
A ce moment-là, je pense qu'ils ont voté contre moi parce qu'il y a une nouvelle alliance. Amri s'est rapproché de Meïssa. Pauline veut tout simplement sauver sa place et c'est normal. Léa est en binôme avec Pauline depuis le début, je comprends qu'elle veuille la sauver. Quant à Julie, on s'était quand même bien embrouillés le matin donc c'est logique aussi.
Pauline et Léa expliquent qu'elles l'ont fait à contre coeur, pour suivre la stratégie de leur binôme. Qu'en pensez-vous ?
Je comprends leur façon de penser. Elles veulent sauver leur place et avancer. Elles n'avaient, je pense, pas vraiment d'autre choix. Parce qu'elles savaient très bien que c'était soit Aurélien et moi, soit Pauline et Meïssa.
Amri explique avoir voté contre vous car en dénonçant Meïssa vous avez, par ricochet, mis en péril sa stratégie. Qu'en pensez-vous ?
Je n'ai pas compris, ses explications ne sont, à mon sens, pas compréhensibles. Parce que dans notre discours, on ne le mouille pas vraiment. Les ex-rouges sont en majorité, on dénonce un traître chez eux. C'est eux qui ont le pouvoir, donc s'ils veulent faire un vote utile ils n'ont qu'à voter contre Meïssa. Moi je pensais que l'alliance d'Amri et Meïssa consistait à défendre les ex-jaunes. En fait, ce que je ne savais pas, c'est qu'Amri nous avait tourné le dos.
Au conseil, Meïssa n'assume pas. Que pensez-vous de ce comportement ?
Le problème de Meïssa, c'est qu'en réalité, les gens avec qui il avait fait l'aventure depuis le début, il n'en avait rien à faire. Il n'a même pas de respect pour eux. Ce n'est même pas un mec qui se bougeait sur le camp. Lui, ce qu'il voulait, c'est d'avancer le plus vite possible sans regarder sur les côtés.
D'après vous, pourquoi a-t-il réagi ainsi au conseil ?
Il a caché sa trahison. Il a essayé de s'en sortir en nous mettant des mensonges sur le dos. Ce n'est pas quelque chose que j'aurais osé faire. Personnellement, ce n'est pas dans mes valeurs.
Avant le conseil, Aurélien prend la décision de balancer l'alliance d'Amri et Meïssa aux ex-rouges. Pourquoi ne pas y avoir été avec lui ?
On avait décidé ensemble de le faire. C'était notre seule balle, notre seule possibilité pour que les ex-rouges réalisent que quelqu'un les balance. Il fallait appuyer là-dessus parce que sinon nous étions en danger, sans concession. Aurélien a très bien fait d'aller les voir pour tout leur dire. On pensait qu'ils élimineraient Meïssa et puis c'est tout. D'ailleurs, je n'ai pas compris pourquoi ils ont voté contre Pauline. Ce qui nous a manqué, c'est un peu plus de discussion avec eux.
Plus tôt dans l'épisode, vous avez eu une altercation avec Julie. Avec le recul, que pensez-vous de votre réaction ?
J'ai complètement perdu patience. J'étais usé, fatigué. On l'était tous. Cela faisait quelque temps qu'on se prenait un petit peu le bec pour des histoires de campement. Finalement, Julie coupait de la canne à sucre pour le groupe et elle faisait bien de le faire. Mais à 5 heures du matin quand tout le monde dort... C'est vrai que je n'aurais pas dû lui parler comme ça. J'aurais mieux fait de tout garder pour moi et d'aller dormir plus loin.
Elle confie avoir voté contre vous car vous lui avez manqué de respect à deux reprises. Qu'en pensez-vous ?
Elle a raison, je la comprends. J'aurais peut-être fait pareil à sa place. Après tout, elle est rouge, je suis jaune, elle n'a pas de scrupule à avoir. D'autant plus que cela faisait quelques temps qu'on se prenait un peu le bec. Donc c'est normal.
Lors de cet épisode, vous semblez sur les nerfs, comment l'expliquez-vous ?
Beaucoup de choses ont joué dans la balance. La fatigue, le manque de nourriture, le fait qu'on était en danger constamment... Les rouges, grâce à Jean, avaient des immunités. Donc ils étaient tranquilles, ils avaient aussi des colliers d'immunité et étaient en supériorité numérique. Nous, on passait notre temps à chercher des colliers, entretenir le feu, couper du bois... Pendant que certains rouges se la coulaient douce. On n'a pas vécu le même Koh-Lanta.
Il y a deux semaines, Amri protégeait Océane alors que les ex-rouges voulaient l'éliminer. Comment a-t-il su ?
Ça a été un mélange de déduction et de chance. C'était un coup de poker à jouer. De la déduction parce qu'on ne savait pas qui était visé : moi, Amri, une fille... Moi, j'ai eu la certitude par Jean que je ne serai pas visé. Et en même temps, on voyait bien que les rouges avaient un comportement étrange avec Océane. C'est de là que l'on a déduit.
De quoi avez-vous le plus souffert durant l'aventure ?
De la faim ! Ce que j'ai le plus mal vécu, c'est vraiment la privation de nourriture. Ça a été très dur parce que j'y pensais constamment. C'était la nuit, le jour... Avec la fatigue qui s'installait parce que je dormais extrêmement peu puisqu'il fallait entretenir la nuit. On était quelques uns à le faire, ça ne tournait pas beaucoup.
Après le jeu, quelle a été votre réaction en vous découvrant dans un miroir ?
Ça a été un choc la première fois que je me suis vu. Ça m'a même fait de la peine. Je me suis demandé comment j'allais réussir à faire revenir le muscle, le gras. Je n'étais pas beau du tout. J'ai été un peu ému.
Combien de kilos avez-vous perdu ?
J'ai perdu au moins 12 kilos. Je suis revenu à mon poids naturel au bout d'un bon mois et demi. Mais depuis que j'ai démarré la construction, j'en ai reperdu un petit peu à cause du stress et du travail acharné tous les week-ends.
Qu'est-ce qui a changé dans votre vie depuis Koh-Lanta ?
J'ai appris à relativiser les petits problèmes Je me suis rendu compte qu'en France on a tout à portée de main, on fait ce qu'on veut, on est des privilégiés. Quand on vit dans le dur, c'est différent. Passer la moindre nuit devient compliqué. J'ai aussi appris à prendre mon mal en patience, j'ai gagné un peu de sérénité.
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