Une reconversion plus que réussie... Fabien Barthez est devenu champion de France GT au volant d'une puissante Ferrari 458 Italia le week-end dernier. Quelques années à peine après avoir rangé gants et crampons, le champion du monde 98 a décroché un nouveau trophée, bien loin des prés verts qui faisaient son bonheur.
Le décor a changé. L'asphalte a remplacé l'herbe verte. L'odeur de la gomme brûlée et du fuel a remplacé celle des fumigènes et des saucisses-merguez. Ce samedi 26 et dimanche 27 octobre, Fabien Barthez était du côté du Castellet et de son fameux circuit Paul Ricard pour y disputer la dernière manche du championnat national GT (pour Grand Tourisme). Après avoir pris part à un match de charité auprès de David Hallyday, Fabien Barthez s'est consacré à la préparation de la dernière manche du championnat qui pouvait lui ouvrir les portes du titre. Le Parisien y était et a suivi l'ancienne star du ballon rond.
Le samedi matin avant les qualifications, Fabulous Fab est serein, lunettes de soleil sur le nez. Aucune émotion ne transpire sur son visage. Après une septième place dérochée lors de sa série, Fabien Barthez enchaîne cigarette sur cigarette en lisant L'Équipe, avant d'avaler son déjeuner. Plus affûté que jamais, comme le souligne son coéquipier Morgan Moullin-Traffort : " Il n'a pas besoin d'aller en cure à Merano comme ses copains de France 98. Il s'entraîne souvent avec l'équipe de Luzenac dans l'Ariège quand son mollet le laisse tranquille."
Morgan Moullin-Traffort, c'est le complice des circuits, "le vrai pilote", comme le décrit Fabien Barthez, qui était son témoin de mariage. Avec lui, l'ancien gardien des Bleus a décroché son titre devant ses parents, sa femme Aurélie et ses enfants, Aldo et Lenny, présents pour la première fois de la saison. "Pardonnez-moi l'expression, mais c'est aussi bandant que le titre de champion du monde !", confiait, extatique, le pilote de la Team Sofrev-ASP.
Une consécration pour l'ancien joueur qui a "découvert ce monde du pilotage il y a cinq ans" et que l'on a croisé à de nombreuses reprises exerçant ses talents de pilote : "Je ne pouvais plus faire de foot, la machine était morte. Je suis passé au sport auto par passion, par plaisir. Cela s'est fait naturellement. J'ai été dans une bulle avec un ballon de 15 à 35 ans." Avec son écurie, son équipe et son pilote d'ami, il vit ainsi une nouvelle aventure humaine et sportive. À 42 ans, la nouvelle star du volant se donne dix ans pour écumer les circuits, lui qui se sent enfin intégré à l'univers de la course : "Je n'ai jamais été fier d'être le meilleur gardien du monde. Mais je suis heureux de ma reconversion. Le but de Jérôme [son manageur, NDLR] était que j'obtienne la reconnaissance du milieu. C'est fait. Les mecs savent que j'ai un coup de volant. C'était le plus important."