Les services de sécurité gouvernementaux belges n'ont pas fini d'être sur les dents, avec la reine Fabiola, régulièrement visée par des menaces de mort plus ou moins hostiles et imagées.
L'auteur des dernières en date, adressées en mai 2010, vient d'être possiblement identifié, et il n'est pas inconnu des services en charge de la protection du gotha en Europe : il s'agirait, selon le quotidien belge La Dernière Heure, qui suit d'autant mieux ces affaires qu'il sert régulièrement d'émissaire aux missives assassines, de l'ancien avocat et ancien prêtre espagnol Juan Maria Fernandez y Krohn, connu pour avoir attenté à la vie de feu le pape Jean-Paul II en 1982 et pour avoir attaqué le roi Albert II de Belgique en 2000.
La police judiciaire fédérale belge a fait mercredi matin une descente au domicile de l'individu, à Ixelles, qu'elle tient désormais pour principal suspect, après avoir initialement interpellé en 2010 l'Ecossais John Blake, déjà soupçonné d'être à l'origine d'intimidation antérieures.
En mai 2010, la reine Fabiola, veuve du roi Baudouin et belle-soeur de l'actuel roi Albert, recevait un avertissement : "Fabiola a encaissé un montant total de quelque 20 millions d'euros ! Dès lors, qu'adviendra-t-il de cette fortune après sa mort ? Filera-t-elle en Espagne, dans la famille de Fabiola ? À cette question... il nous a été répondu par le mépris. Par conséquant un ultimatum a été envoyé à la sorcière espagnole." Une série de demandes farfelues, à honorer publiquement, figurait dans l'un des courriers. Pour le cas où Fabiola ne s'y soumettrait pas, le corbeau faisait planer la menace d'un attentat le 21 juillet, jour de la Fête nationale.
Juan Maria Fernandez y Krohn avait tenté de poignarder le pape Jean-Paul II à Fatima, au Portugal, en 1982. Lors de son procès, il s'était défendu en se disant opposé aux réformes du Vatican et en accusant le souverain pontife d'être un agent communiste infiltré au Vatican dans le but de corrompre le Saint-Siège ! Condamné à six années de réclusion (il en purgea trois) puis expulsé du Portugal, il abandonna la prêtrise et se reconvertit en avocat en Belgique. Il se signala en frappant un juge, en faisant de la propagande antisémite au sein même du palais de Justice de Bruxelles, et, en 1996, en étant accusé de l'incendie d'un bâtiment des séparatistes basques de l'ETA. En 2000, il fit l'objet d'une nouvelle arrestation après avoir franchi les barrières de sécurité du Palais Royal de Bruxelles pour s'en prendre au roi Albert, qui recevait alors son homologue ibérique le roi Juan Carlos, l'accusant d'avoir assassiné son frère Alfonso en 1956 pour devenir roi ! Un sacré client...