Duel, Les Dents de la mer, Jurassic Park, La Liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan ou encore Lincoln... C'est bien le réalisateur de ces films cultes qui présidera le 66e Festival de Cannes, grand-messe du cinéma international qui se déroulera du 15 au 26 mai prochain. Le nom de Steven Spielberg a été officialisé par les organisateurs via un communiqué, mettant un terme aux bruits qui couraient sur la Toile, lesquels annonçaient Spielberg à Cannes dans un conditionnel qui frôlait très souvent l'affirmatif.
Si l'on en croit le délégué général du Festival Thierry Frémaux, le cinéaste américain avait déjà "donné son accord de principe il y a deux ans". Après avoir réalisé Cheval de guerre et Lincoln, mais également repoussé pour des raisons scénaristiques son prochain long-métrage Robopocalypse, Steven Spielberg a enfin trouvé un créneau dans un agenda chargé.
A 66 ans, le déjà mythique réalisateur est un habitué de la Croisette. Prix du scénario en 1974 pour l'un de ses premiers films (Sugarland Express), Spielberg a présenté de nombreux films hors compétition, dont un certain E.T., devenu le film de toute une génération. C'est d'ailleurs le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui a fortement oeuvré à la reconnaissance du cinéaste. Il se rappelle : "C'est E.T., que j'ai montré en 1982 en première mondiale, qui a tissé des liens qu'on n'oublie pas. Depuis, j'ai souvent demandé à Steven de présider le jury, mais à chaque fois, il me répondait qu'il tournait." C'est désormais chose réparée.
Plus qu'un nom reluisant succédant à Nanni Moretti (2012) et Robert De Niro (2011), Steven Spielberg est un choix aussi logique qu'intéressant. Roi du blockbuster et des fresques familiales, tout autant capable de signer des oeuvres fortes et engagées (Empire du Soleil, La Liste de Schindler), on salive déjà à l'avance du regard que porteront le cinéaste et son jury sur les films en compétition. Car si "Cannes est le plus prestigieux de tous les festivals", Spielberg en sera l'honorable tête d'affiche, après quarante ans de carrière, 27 réalisations et de nombreuses oeuvres produites via sa société, Amblin.
Sur Europe 1, Thierry Frémaux a réagi quant à la nomination de Steven Spielberg à cette responsabilité, expliquant l'annonce tardive : "Après la pluie de nominations aux Oscars [12, ndlr], il avait demandé qu'on fasse l'annonce après, il ne voulait pas mélanger les deux, il ne voulait pas qu'on donne le sentiment à la communauté Hollywoodienne qu'il avait tout ! On s'est revus dimanche soir, on a décidé de l'annonce jeudi". Le délégué général du Festival ne tarit d'ailleurs pas d'éloges à propos de son hôte : "Il faut être légitime pour juger les meilleurs films de l'année. Question légitimité, prestige, glamour et importance artistique, Steven Spielberg est un des tous premiers !".