L'histoire de L'Amour ouf commence il y a près de dix-sept ans. Inspiré d'un roman irlandais, le film est un projet cher à Gilles Lellouche. Avec un budget impressionnant de 32 millions d'euros, le réalisateur a voulu frapper fort, en s'entourant d'un casting de rêve comprenant des acteurs tels qu'Adèle Exarchopoulos, François Civil et Alain Chabat. Dès ce dimanche, 418 cinémas proposeront une avant-première inédite, permettant aux spectateurs d'interagir avec l'équipe du film.
Ce projet de longue haleine, qui sortira ce mercredi 16 octobre dans toutes les salles de cinéma, n'a pas été un long fleuve tranquille pour Gilles Lellouche. La genèse du film remonte à 2006, lorsqu'il découvre le roman de Neville Thompson grâce à Benoît Poelvoorde, comme le rapporte Le Parisien.
Conquis par le potentiel cinématographique du récit, le réalisateur se lance dans l'écriture d'un scénario avec Poelvoorde. Cependant, des divergences artistiques et les difficultés financières liées à un casting de jeunes acteurs freinent rapidement l'avancée du projet.
En avril 2024, L'Amour ouf est sélectionné au prestigieux Festival de Cannes, une consécration pour Gilles Lellouche et son équipe. La projection officielle se solde par dix-sept minutes de standing ovation, un record. Cependant, le lendemain, c'est la douche froide, une partie de la presse se montre sévère, qualifiant le film de "fourre-tout épuisant" ou de "ratage". Le choc est rude pour le réalisateur. "Je ne savais plus où j'habitais", confie le réalisateur français dans les colonnes du Parisien ce dimanche 13 octobre.
Le producteur Hugo Sélignac confirme l'ampleur du coup : "La douche froide a été forte. Mais nous avons compris qu'il fallait revoir certaines choses.", a-t-il déclaré auprès de nos confrères. Suite à ces retours négatifs, Gilles Lellouche retourne en salle de montage pour ajuster le film. Ce dernier coupe notamment une scène de danse et supprime deux séquences de violence jugées trop complaisantes, expliquant qu'elles faisaient paraître le personnage principal "bête et antipathique".
Ce travail de révision aboutit à une version finale de 2h30, beaucoup plus fluide selon ses producteurs. "On savait que le travail n'était pas fini après Cannes", précise Alain Attal, le producteur du film. Le frère de Philippe Lellouche, quant à lui, reste confiant malgré cette période tumultueuse. "Je suis fan de Tarantino, j'aime les scènes violentes, mais il fallait trouver le bon équilibre", admet-il dans le quotidien.
Avec L'Amour ouf, le réalisateur de 52 ans ne cache pas ses ambitions. Gilles Lellouche espère attirer plusieurs millions de spectateurs en salle, misant sur l'ampleur de son casting et la force de son histoire. "À 2 millions d'entrées, on commencera à être heureux", confie Alain Attal, tandis que Sélignac voit encore plus grand : "Moi, je rigole à 3 millions.", assure ce dernier.
Quant à Gilles Lellouche, il s'amuse en rêvant d'un succès planétaire : "Combien de spectateurs je veux ? Un milliard !", déclare-t-il à nos confrères. Mercredi, ce sera au public de trancher. Sera-t-il séduit par ce film, désormais épuré et retouché après Cannes ?