Florence Cassez est enfin de retour sur le sol français. Sept ans après le début de son calvaire, Florence Cassez apprenait le 23 janvier 2013 sa libération immédiate et absolue ordonnée par la Cour suprême du Mexique. L'émotion est immense pour la famille de Florence, sa mère Charlotte, son père Bernard et son frère Sébastien, qui se sont battus pendant toutes ces années. À 21h25, c'est soulagée que l'ancienne détenue a pris l'avion pour Paris, symbole de sa libération. Arrivée sur le sol français à 14h, Florence Cassez a été accueillie par les siens et par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. En descendant du bus, ses premiers gestes ont été pour son frère. Elle lui a sauté dans les bras, heureuse et soulagée. Un grand moment d'émotion !
"Bonjour la France, je suis contente d'être ici !"
Elle s'est alors exprimée pour la première fois au cours d'une conférence de presse solennelle, soutenue par ses parents, son formidable avocat, Me Franck Berton, ainsi que Jean-Luc Roméro, président de son comité de soutien. Une centaine de journalistes l'attendaient dans le pavillon de réception de l'aéroport de Roissy. Ses premiers mots ont été : "Bonjour la France, je suis contente d'être ici !"
Pour la jeune femme, il n'y a pas eu de plus grande douleur que celle de vivre une injustice. L'injustice a été pire que tout, pire même que ces sept années en prison : "J'ai souffert en tant que victime pendant plus de sept ans et je pense que la base est là, mettre les vrais coupables en prison, c'est aider les victimes d'enlèvements. C'est une grande victoire aussi pour les Mexicains, dans le sens où justice a été rendue."
Elle a bien sûr tenu à remercier le président Sarkozy, qui n'était pas présent sur le tarmac de l'aéroport contrairement à son souhait. Ses mots sont d'une très grande force. "Il m'a sauvé la vie", se souvient Florence Cassez à propos du président Sarkozy se saisissant à l'époque du dossier. Depuis, et malgré la fin de son mandat, il ne l'a jamais lâchée.
"Vivre et profiter des miens"
Aujourd'hui, Florence Cassez aspire tout simplement à "vivre", après avoir mis son existence entre parenthèse pendant sept ans. Très émue devant ses proches qu'elle a enfin retrouvés, elle compte bien sûr profiter de leur présence. Enfin libre d'un point de vue judiciaire, l'ancienne détenue déclare avoir "toujours été libre dans sa tête", répétant à de multiples reprises les mots "libération immédiate et absolue", comme pour s'en convaincre elle-même. A ce sujet, elle estime d'ailleurs "avoir été innocentée" (alors que la Cour suprême du Mexique l'a libérée en raison de la violation de ses droits fondamentaux sans se prononcer explicitement sur son innocence.) Aujourd'hui, l'enquête la concernant est close à jamais.
Elle raconte aussi l'annonce de sa libération, à laquelle elle ne croyait plus : "Je l'ai su après tout le monde. Un choc, j'ai pris mon père dans mes bras, on est resté un long moment à se demander si c'était encore la fin. J'y croyais pas, non il va arriver quelque chose. Jusqu'à temps d'être dans l'avion, je ne voulais pas y croire." Et son avocat de la rassurer : "C'est bien fini !"
Décidée à vivre enfin, Florence Cassez le sait, "la page ne se tournera jamais vraiment."
Laurent Fabius, qui l'a accueillie à sa descente de l'avion, a tenu à souligner le courage dont elle a fait preuve : "Il faut se rendre compte ce que cela demande de ténacité et de courage pour tenir contre l'injustice pendant sept ans." Il a aussi tenu à saluer "les juges qui ont rendu ce jugement : ça veut dire qu'il y a des juges qui sont très courageux et qui ont agi en toute indépendance". Il poursuit : "Le Mexique, dans la décision qui a été rendue, montre qu'aujourd'hui, c'est une grande démocratie."