Cet été, une épreuve du mythique jeu Fort Boyard a beaucoup fait parler d'elle, "L'Asile". À tel point d'ailleurs que le CSA vient de statuer sur cette séquence diffusée le 24 juin.
Mardi 12 septembre, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a adressé une mise en garde à France Télévisions. L'épreuve de "L'Asile" ayant été jugée "caricaturale et stigmatisante à l'égard des personnes souffrant de troubles psychiatriques ou psychiques", le conseil "a regretté la diffusion d'une telle épreuve dans cette émission familiale et emblématique du Service public". Il a rappelé que, selon son cahier des charges, le groupe audiovisuel public était tenu de veiller "au respect de la personne humaine et de sa dignité" et de contribuer "à la lutte contre les discriminations et les exclusions de toutes sortes".
Dans la séquence controversée, les candidats devaient porter une camisole de force avant d'arriver dans une pièce capitonnée et suréclairée où apparaissaient des tags "Help", "No future", "SOS" mais qui contenait aussi un matelas à terre, des toilettes et un seau et depuis laquelle on pouvait entendre des cris anxiogènes.
Des associations et des collectifs, dont SOS Psychophobie, ont dénoncé dans une pétition (signée par 2 600 personnes) "une représentation dévalorisante et stigmatisante des personnes psychiatrisées et hospitalisées en psychiatrie".
"On ne voulait choquer personne. L'Asile faisait partie d'un univers de fiction comme beaucoup d'autres. Dès la deuxième diffusion, on a pris en compte les critiques, avait de son côté indiqué au Parisien Guillaume Ramain, producteur artistique de Fort Boyard. (...) Depuis 1990, on a reversé 4 millions d'euros à des associations. On ne veut stigmatiser personne. Au contraire, on a même fait participer deux athlètes handicapés cette saison. Alors qu'on nous fasse un procès là-dessus, c'est aussi choquant. Cette polémique va trop loin."