

Dans quelques jours, François Hollande redeviendra un citoyen lambda. Après un quinquennat houleux et un scandale à la une de la presse, le futur ex-président de la République est revenu sur ses cinq dernières années à la tête de l'Etat pour nos confères de l'Obs.
François Hollande se souvient de son élection comme si c'était hier. Lors de son arrivée au Palais de l'Élysée, une grêle hivernale s'abattait sur sa remontée des Champs-Elysées. "Ce n'était que le début de la dégelée", dit-il avant de confier qu'il "ne déteste pas la pluie". "Quand les cérémonies sont tristes, il faut que le ciel pleure avec nous. Le crachin, c'est du chagrin. Et le beau temps peut être cruel", a poursuivi le compagnon de Julie Gayet.
Et si François Hollande assure qu'il a "des regrets" en ce qui concerne "la privatisation de vie personnelle" (entre autres, l'affaire Trierweiler), il assume avec humour avoir respecté toutes les belles intentions de sa fameuse anaphore 'Moi, président' : "A l'exception de ma vie privée, (...) je n'ai rien à retrancher", assure-t-il. Mais le chef de l'État semble décidé à s'expliquer une fois pour toutes : "Ecrire un livre ? Oui, forcément. Il y a eu trop de livres indirects, dont Le Monde a récemment affirmé que trois d'entre eux m'avaient tué. C'est exagéré. Mais je me dois d'expliquer dans un livre direct ce que je n'ai sans doute pas assez expliqué."
Je n'ai pas été haï
Qu'en est-il de sa popularité ? François Hollande semble catégorique dans son échange avec notre confrère : "Je reconnais que j'ai été un président impopulaire, mais enfin, je n'ai pas été haï. (...) Sarkozy a pu être populaire et haï. Moi j'ai été très tôt impopulaire, et cela m'a atteint, contrairement à ce que l'on prétend." Sûr de lui, François Hollande continue avec humour : "Je n'ai pas senti de grande hostilité contre moi, sauf à la période du Mariage pour tous. Aujourd'hui, je suis à deux doigts d'être aimé !"
Mais l'homme de 62 ans en rigole aujourd'hui : l'humour, c'est son credo. Et s'il s'est beaucoup retenu, "maintenant, [il] en profite". Et d'ajouter que son prédécesseur François Mitterrand en avait beaucoup mais qu'au contraire, Nicolas Sarkozy en manquait, comme... Barack Obama : "Il est charmant, mais très ennuyeux."
Pour l'avenir, François Hollande est décidé : "Jusqu'au 8 mai, je refuse de me projeter." Et si les services de l'État lui ont gentiment proposé les anciens locaux de Jacques Chirac, rue de Lille, il a cependant préféré décliner l'offre pour les bureaux de la rue de Rivoli, certains diront que c'est pour la vue sur le jardin des Tuileries, d'autres diront que c'est pour la chocolaterie Angelina qui sera au pied de l'immeuble.
Walid Jabri
L'interview complète est à retrouver dans l'Obs du 4 au 10 mai, actuellement en kiosques.