Le nouveau ministre de l'Education, Gabriel Attal, s'est excusé vendredi 18 août 2023 après une formulation qu'il a estimée "maladroite" lors de son déplacement à La Réunion, évoquant "une immigration importante" de personnes originaires de Mayotte, département français. Lors d'une visite jeudi dans une école primaire à l'occasion de la rentrée des classes, le ministre avait déclaré aux journalistes présents que "c'est une école qui est concernée aussi par une immigration importante des personnes qui sont d'origine mahoraise ou comorienne qui sont scolarisées ici, et au départ, ça a pu poser, pas des difficultés, mais en tout cas des interrogations avec certaines familles réunionnaises".
"Une phrase que j'ai prononcée hier a laissé penser que je voulais lier l'installation de Mahorais à La Réunion à une immigration. Évidemment ce n'était aucunement mon intention. Ma formulation était donc maladroite", a déclaré le ministre formé à l'école alsacienne et à Sciences Po sur X (ex-Twitter). "Les Mahorais sont pleinement français. C'est ce que j'ai dit ce matin aux élus de Mayotte avec qui j'ai échangé pour leur présenter mes excuses, ainsi qu'aux Mahorais. Je me rendrai dans ce département prochainement pour y travailler avec tous les acteurs de la communauté éducative", a-t-il ajouté.
"Avec un travail de médiation par la maire et son équipe, les services de la ville, les services du rectorat, on arrive finalement à construire cette mixité et à faire que ça se passe bien", avait-il ajouté.
La déclaration polémique de Gabriel Attal, diffusée par la chaîne de télévision publique Réunion la 1ère, avait suscité de vives réactions à Mayotte. "Il n'y a pas 'd'immigration mahoraise' à La Réunion. Sauf à considérer vos compatriotes du 101e département (Français depuis 1841) comme des étrangers et à faire de la com' politicienne sur notre dos", a réagi sur X la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Liot). Une controverse qui ne peut faire vaciller le solide homme politique de 34 ans, rôdé à l'exercice puisqu'il a été porte-parole du gouvernement lors de la très délicate période du confinement et sait assumer autant qu'affronter les critiques.
En visite mercredi 16 et jeudi 17 août 2023 à La Réunion à l'occasion de la première rentrée scolaire de France - les élèves réunionnais démarrent plus tôt, leurs vacances de Noël étant plus longues -, le ministre a voulu taper du poing contre la table contre un sujet brûlant qui peut conduire à la mort de jeunes gens, le harcèlement scolaire. Il a affirmé dans un entretien au Quotidien de La Réunion et de l'Océan indien vouloir une "tolérance zéro contre toutes les formes de harcèlement". Dans une autre interview publiée jeudi dans Le Journal de l'île de La Réunion, il souligne qu'"isoler l'élève, en général, ça permet de régler le problème". "Ça n'est pas possible dans le premier degré. Mon décret va y remédier". Le successeur de Pap Ndiaye veut mettre toute son énergie contre ce fléau, une lutte qui tient aussi très à coeur de la première dame Brigitte Macron, ancienne enseignante.