Le sport français tient un nouveau couple en or. Vendredi (27 mars), Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont fait sensation en décrochant le titre de champion du monde en danse sur glace, à Shanghai (Chine), devant 15 000 spectateurs. Un véritable exploit pour les deux patineurs de 19 et 20 ans, devenus les plus jeunes champions du monde depuis quarante-neuf ans, et qui donne l'occasion de découvrir qui sont ces jeunes prodiges encore peu connus du grand public...
Sept. C'est le nombre d'années qu'il aura fallu attendre pour voir un couple tricolore remporter l'or aux championnats du monde. Une performance "incroyable", selon les interessés, réalisée après avoir totalisé 184,28 points, devant les Américains Madison Chock et Evan Bates (181,34) et les Canadiens Katilyn Weaver et Andrew Poje (179,42), mais surtout après avoir travaillé d'arrache-pied ensemble depuis onze saisons et des débuts à Clermont-Ferrand, sous la houlette de la maman de Gabriella. "Avec les années, on a développé un vocabulaire qui nous est propre. En fait, on rigole tous les jours des mêmes trucs depuis des années mais on évite de le faire devant les gens", s'amuse Cizeron dans L'Équipe à propos de leur complicité très fraternelle sur la glace et en dehors.
Une parfaite entente qui leur a permis de faire des miracles en un temps record. En une saison, Gabriella Papadakis, née d'un père grec et d'une mère française, et Guillaume Cizeron sont passés d'une 13e et 15e place aux championnats du monde et d'Europe à la médaille d'or dans les deux compétitions. Et ce pour leur deuxième saison en senior seulement. Ces titres viennent récompenser leur professionnalisme à toute épreuve qui les a poussés à partir à Montréal l'été dernier - après être passés par l'école de danse de Lyon - pour s'y entraîner avec trois coachs : Romain Haguenauer et les Canadiens Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, anciens vice-champions du monde en danse.
Et tant pis si Gabriella et Guillaume, respectivement étudiants en lettres et aux Beaux-Arts, n'ont pas le permis, ce qui les oblige à se rendre à l'entraînement à pied dans l'hiver glacial de Montréal. Une météo qui tranche avec les températures un peu plus chaudes de Lyon, la ville où ils étaient encore sur les bancs de la fac il y a quelques mois. Mais quand on veut être les rois de la glace...