Il y a un an, Géraldine Danon racontait dans son livre Fleur Australe comment sa famille avait été attaquée et prise en otage en pleine nuit au large d'Haïti par des pirates. Malgré la peur, la comédienne écrivait avec philosophie : "C'est certainement le prix à payer pour accéder à ces endroits intenses et rares. Il n'est pas d'aventures sans risques..." Depuis 2009 en effet, Géraldine Danon, son compagnon Philippe Poupon et leurs enfants traversent les mers et les océans de pôle en pôle. Une vie qui demande une certaine organisation.
Dans le nouveau numéro de Paris Match, Géraldine Danon signe un très beau texte racontant leur voyage, cet été, sur les traces d'Homère et d'Ulysse en Méditerranée. Depuis peu, le couple a posé pied à terre, près de Quimper, pour quatre mois de vacances dans la propriété de Philippe Poupon. Dans son texte, Géraldine Danon revient sur les raisons qui ont poussé le couple à cette vie d'aventuriers, non sans risques, avec des enfants en bas âge : "Cette vie est la nôtre depuis plus de huit ans. Lorsque je rencontre Philippe Poupon, en 2006, j'enchaîne tournages et pièces de théâtre tout en m'occupant de mon restaurant à Montmartre, écrit la comédienne. Une vie à cent à l'heure qui me donne parfois l'impression de passer à côté de l'enfance de mon fils, Loup, né de ma relation avec le navigateur Titouan Lamazou. Avec Philippe, nous avons deux filles. Laura a 1 an et demi et Marion quelques mois lorsque nous décidons de mettre notre vie en accord avec nos rêves." Et prendre le large... Les enfants ont, au début, d'ailleurs beaucoup souffert du mal de mer.
Laura et Marion ont aujourd'hui 10 et 8 ans et suivent leurs parents dans tous leurs voyages. Les fillettes sont rejointes parfois par leurs aînés : Loup, donc, et Nina, la première fille de Philippe Poupon. Sur un bateau de 19 mètres, la petite famille est très organisée. Les enfants sont scolarisés grâce au Cned. Les horaires comme la discipline sont strictement respectés : "Chaque jour, je mets un point d'honneur à coiffer et à habiller les enfants comme s'il partaient à l'école. Sauf qu'ici, la classe se fait à distance (...) Quant aux récréations, c'est sur le pont ou dans la timonerie !" Et chacun participe à l'effort collectif, les filles avec leur mère, Philippe à la barre, Loup prend lui aussi les "quarts, par roulement de quatre heures, de jour comme de nuit".
Cet été, donc, leur bateau Fleur Australe est parti en Méditerranée. Le couple d'aventuriers, dont l'objectif est d'alerter sur la nécessité de la protection des océans, prend des mesures et apporte sa "contribution à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer)". Le voyage ne fut pas de tout repos, en raison des vents forts, et Géraldine Danon d'écrire : "Un périple enchanteur dont nous avons du mal à imaginer que, pour d'autres, il est un calvaire. Même si nous n'en croisons pas, des milliers de migrants hantent désormais les rivages."
Malgré cette misère, la pollution, le mal de mer ou les pirates, Géraldine Danon ne troquerait cette vie pour aucune autre : "De Homère à Monfreid, de Marco Polo à Rimbaud, nous poursuivrons notre rêve sur les mers du globe." Mais pour l'heure, repos à terre... Avant un nouveau départ.
Récit à retrouver dans Paris Match, en kiosques le 10 octobre 2016.