Plus de vingt ans après ses débuts au cinéma et à tout juste 45 ans, Gilles Lellouche se trouve désormais à un tournant important de sa carrière. Cette année, l'acteur était ainsi à l'affiche de quatre films aux genres bien distincts. Entre comédie et drame (Le Sens de la fête et Plonger, nouveau film de Mélanie Laurent dont la sortie est prévue le 29 novembre), et alors qu'il s'apprête à faire son retour derrière la caméra avec Le Grand Bain (prévu pour 2018), l'heure est enfin à la reconnaissance de son immense talent.
Considéré aujourd'hui comme un artiste multifacettes, Gilles Lellouche a longtemps surfé sur le succès de deux comédies tournées avec ses amis Guillaume Canet et Jean Dujardin, Les Petits Mouchoirs (2010) et Les Infidèles (2012). Outre ces deux longs métrages dont il garde de bons souvenirs, le comédien compte également dans sa filmographie certains projets qu'il n'aurait probablement jamais choisi avec plus de maturité. C'est ce qu'il confie cette semaine dans les colonnes du magazine Paris Match, en réponse au journaliste qui lui demandait si le "Gilles Lellouche nouveau" est arrivé. "Je le pense. Pour être honnête, je me suis souvent perdu dans l'euphorie de tourner pour tourner, et j'ai fait certains choix qui n'étaient pas judicieux. Le succès a cela de pervers parfois", a-t-il expliqué.
J'ai repris mon destin en main
Devenu "malheureux" à force de se tourner vers des projets trop "faciles", l'acteur-réalisateur a fini par prendre du recul mais surtout du temps pour se lancer dans sa nouvelle réalisation. "J'ai repris mon destin en main, je me suis arrêté pendant deux ans pour me consacrer à l'écriture [du film Le Grand Bain, NDLR]. Et désormais, j'écoute moins l'avis des autres, je me fais davantage confiance. On est toujours seul face à l'échec comme face au succès", a-t-il sagement ajouté.
Avec un tel virage, celui qui est le père comblé d'Ava (8 ans, née de sa précédente relation avec Mélanie Doutey) concède que son image a également évolué. "Il était temps que j'en change, de toute façon. Le côté 'chef de bande' à plus de 40 ans, ça va un moment !", a-t-il poursuivi. Selon lui, certaines décisions manquaient de stratégie, notamment lorsqu'il a rencontré le succès avec son fidèle groupe de potes. "Je n'ai pas toujours été malin dans la gestion de mon image, avec Jean [Dujardin] ou Guillaume [Canet], on a connu un succès parfois insolent. Et cet effet de bande, pour peu qu'on en soit une, a peut-être saoulé le public. On était à la fois matures et très immatures. Je pense qu'il y a eu beaucoup de malentendus sur le travail qu'on faisait et la perception que les gens en avaient", a-t-il expliqué.
Et de boucler le sujet en citant un exemple : "Je ne peux pas parler pour mes camarades, mais je pense qu'il y a des émissions de télé qu'on n'était pas obligés de faire. On a tous eu besoin à une période de se remettre en question, de se soustraire à une certaine folie médiatique", a-t-il conclu.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Gilles Lellouche dans Paris Match en kiosques le 30 novembre 2017