Les coups de sang du prince Henrik, frustré de n'être pas roi, étaient presque devenus familiers dans le paysage du royaume de Danemark ces dernières années, confinant parfois aux coups de folie. L'annonce que vient de faire la cour scandinave apporte un nouvel éclairage sur le comportement de l'époux de la reine Margrethe II, père des princes Frederik (49 ans) et Joachim (48 ans) : il souffre de démence...
Le degré de dégradation de ses fonctions cognitives est plus important que prévu
Dans un communiqué diffusé mercredi 6 septembre 2017, la Maison royale de Danemark partage le diagnostic établi par les spécialistes de l'hôpital de Copenhague : "Suite à une longue recherche et, récemment, à une série d'examens médicaux conduits au cours de l'été, une équipe de spécialistes du Rigshospitalet a conclu que Son Altesse Royale le Prince Henrik souffre de démence", apprend-on par ce biais, sans que soit divulguée la forme de démence - la plus fréquente étant la maladie d'Alzheimer - qui affecte l'époux de la monarque, âgé de 83 ans.
"Ce diagnostic, précise la déclaration du palais, implique une dégradation des fonctions cognitives du prince. Le degré de la défaillance cognitive est plus important que prévu compte tenu de l'âge du prince et peut être accompagné par des changements dans le comportement, les réactions, les capacités de jugement, la vie émotionnelle et peut ainsi affecter son interaction avec le monde extérieur."
En conséquence, le prince Henrik, qui a pris sa retraite en janvier 2016 mais continue à assumer un certain nombre de patronages, va réduire à l'avenir le nombre de ses engagements.
Né Henri, comte de Laborde de Monpezat, en France (à Talence, en Gironde) et marié avec la reine Margrethe II de Danemark depuis le 10 juin 1967, le prince consort avait suscité une nouvelle fois la perplexité, mais aussi des interrogations sur sa santé en révélant publiquement au début du mois d'août 2017 son refus d'être inhumé avec sa femme dans la nécropole royale de la cathédrale de Roskilde, comme le sont traditionnellement depuis 1559 les membres de la famille royale et les couples royaux.
Vexé de longue date de ne pas s'être vu octroyer le titre et la fonction de roi, Henrik de Danemark manifestait ainsi son vif mécontentement, une fois encore : considérant qu'il n'est pas l'égal de son épouse dans la vie, il ne veut pas l'être dans la mort, d'après la chef de la communication du palais, Lene Balleby, laquelle a précisé depuis la révélation de sa démence qu'il ne compte pas changer d'avis. La reine Margrethe II, qui avait fait concevoir un sarcophage destiné à accueillir leurs deux dépouilles, a accepté la décision de son conjoint, lequel avait renoncé en avril 2016 au titre de prince consort qui lui avait été attribué en 2005.
En 2002, Henrik avait notoirement fui le royaume de Danemark pour réfléchir à son statut, ne supportant pas que son fils aîné, le prince Frederik, héritier du trône qui assume régulièrement la régence du royaume en représentation de sa mère, ait été désigné pour présider à un gala du nouvel an en l'absence de la souveraine. Se sentant "marginalisé, rabaissé et humilié", il avait passé trois semaines au château de Cayx, résidence proche de Cahors appartenant à la famille royale danoise, au milieu de ces vignes dont il supervisa fièrement la production vinicole, avant de regagner sa patrie d'adoption - en ayant manqué au passage le mariage de Willem-Alexander et Maxima des Pays-Bas. "Pendant tant d'années, j'ai été le numéro deux au Danemark. Je me suis satisfait de ce rôle, mais je ne veux pas être relégué au troisième rang après toutes ces années", avait-il pesté à l'époque.
Personnalité érudite, le prince Henrik a publié au fil des ans un certain nombre de recueil de poèmes, dont le dernier, Dans mes nuits sereines, est paru en 2014.
Fin août, la cour danoise le présentait via son compte Instagram en patriarche comblé, entouré de son épouse, de ses chiens adorés et de quatre de ses huit petits-enfants lors d'un dimanche au palais de Fredensborg : Christian, Isabella, Vincent et Josephine, progéniture du prince Frederik et de la princesse Mary. Sans qu'on puisse soupçonner le mal qui l'affecte.