Il a forgé une oeuvre poétique à "l'imprévisible minutie créatrice": le cinéaste chinois Wong Kar-wai a reçu vendredi 20 octobre à Lyon le 9e Prix Lumière pour l'ensemble de sa carrière. À 59 ans, il est le premier réalisateur chinois à se voir décerner ce prix, succédant à l'actrice Catherine Deneuve, récompensée l'an dernier. "Je voudrais dédier cet honneur qui m'est fait à mon épouse et ma muse. Il y a des éclats d'elle dans chacun des personnages féminins de mes films", a-t-il déclaré en recevant son prix des mains d'Isabelle Adjani. La star française était encore une fois sublime, parée d'un collier en or blanc serti de diamants ronds, de deux bagues – un solitaire et une autre en forme de hérisson – pour féliciter le metteur en scène.
Non loin du réalisateur et de l'icône du cinéma français, se trouvaient l'actrice et productrice Julie Gayet, resplendissante les cheveux bruns, le président de l'Institut Lumière et cinéaste Bertrand Tavernier, le couple formé par Clovis Cornillac et Lilou Fogli, les réalisateurs Christopher Thompson et Jean Becker ou encore la légende de la chanson française, Charles Aznavour.
Lors d'une d'une masterclass dans l'après-midi face aux cinéphiles du Festival Lumière, Wong Kar-wai, réalisateur d'In the Mood for Love (2000) et The Grandmaster (2013) a commenté sa méthode de travail qu'il n'a de cesse "de remettre en question". "J'ai horreur de l'écriture car c'est la phase la plus solitaire du processus créatif. J'ai tendance à la repousser le plus possible", a expliqué le réalisateur. "J'ai eu la chance de débuter au cours de l'âge d'or du cinéma hongkongais. La ville était devenue un studio à ciel ouvert. Il y flottait un air de liberté", se remémore-t-il.