Ce 13 mai 2019 s'est ouvert le procès de Patrick et Isabelle Balkany au Tribunal de Paris, moins de deux semaines après que l'adjointe au maire de Levallois-Perret a fait une tentative de suicide. Le doute a plané jusqu'au dernier moment, mais finalement, trop faible, cette dernière n'a pu se rendre devant le juge ce lundi en début d'après-midi. "Elle ne va pas bien, elle est toujours à l'hôpital et ne viendra pas aujourd'hui au procès", a déclaré à France 3 l'avocat d'Isabelle Balkany, Pierre-Olivier Sur.
Ce dernier a lu une déclaration de sa cliente : "Je ne suis malheureusement pas en mesure de venir assister à l'audience, mes avocats me représenteront. Si l'affaire n'était pas renvoyée, j'accepte d'être jugée en mon absence. Je voudrais dire combien il est difficile à vivre de devenir une image caricaturale dont l'institution judiciaire est grandement responsable." Selon une journaliste de CNews dépêchée sur place : "Le certificat médical indique que son état s'améliore, mais qu'elle est incapable de marcher seule, elle a une paralysie partielle du côté droit. Elle est très marquée psychologiquement." C'est donc seul que Patrick Balkany s'est rendu au tribunal avec son avocat, Éric Dupond-Moretti. Les deux avocats ont déposé une demande de renvoi du procès, avançant "qu'on ne peut juger l'un sans l'autre", finalement rejetée après plus d'une heure de délibération.
Le 1er mai au soir dans sa maison de l'Eure, Isabelle Balkany, 71 ans, avait publié un long message de détresse sur Facebook avant d'ingérer une grande quantité de médicaments : "#Jesuisfatiguée de ce monde d'une violence insoutenable, insupportable... (...) #Jesuisfatiguée qu'un manquement fiscal qui n'a, certes, aucune excuse, mais qui a, du moins, des 'explications' familiales soit transformé en 'crime', avait-elle écrit. Comme c'est la fête du Travail, je vais en profiter pour faire une grosse sieste..." Rapidement hospitalisée, elle reste très fragilisée par cette tentative de suicide. Dès le lendemain, son mari avait expliqué au micro d'RTL : "Elle va avoir du mal à s'en remettre, elle était très fortement impactée. Elle trouvait que cet acharnement était terrible."
Jugés pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale aggravée, le maire de Levallois-Perret et son épouse sont soupçonnés d'avoir dissimulé plus de 13 millions d'euros d'avoirs au fisc, liés à leur patrimoine immobilier à Giverny, Marrakech et sur l'île de Saint-Martin. Ils doivent comparaître pendant six semaines, jusqu'au 20 juin.