Pendant pas moins de vingt-quatre ans, Jacques Legros a été le joker de Jean-Pierre Pernaut au JT de TF1. Dès l'arrivée des grandes vacances, le journaliste reprenait toujours les rênes de ce rendez-vous du midi. Un statut pas évident pour sa famille mais qui lui permettait de se consacrer à d'autres projets. Dans son livre Derrière l'écran : 40 ans au coeur des médias, paru le 5 octobre 2022, il se confiait justement sur son rôle de joker et surtout sur ses relations avec le regretté Jean-Pierre Pernaut. Ce fut l'occasion d'apprendre que, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, les deux journalistes n'étaient pas si proches. Pendant le premier confinement, en 2020, un clash a même bien failli avoir lieu entre eux.
Invité de Sud Radio ce mercredi 2 août 2023, Jacques Legros est revenu sur cet épisode marquant lors duquel il a perdu ses nerfs. "Un jour, pendant le Covid, on était tous à cran. Il avait une deuxième place par rapport à moi parce qu'il était chez lui, c'était la chronique du journal d'un confiné. À un moment, je sentais qu'il intervenait trop dans le journal, ce qui n'est pas la règle entre nous. Personne n'intervient sur le journal de l'autre. Moi, je n'interviens pas sur le journal de Marie-Sophie (Lacarrau, ndlr), de toute façon elle est bien assez grande pour savoir le faire, et depuis longtemps ! Elle n'intervient pas dans le mien non plus, et ainsi de suite. Ça a toujours été comme ça entre nous. Et là, il intervenait un peu, et à un moment, j'ai un peu explosé. J'ai dit : 'Il n'a qu'à venir le faire et puis voilà'", a-t-il rapporté. Et de nuancer : "C'est tout, ce n'est pas allé plus loin. La vie d'une rédaction normale dans une période anormale."
Nos relations étaient plus distantes et moins lisses qu'on aurait pu l'imaginer
En dehors de cette période, Jacques Legros assure avoir entretenu "d'excellents rapports avec Jean-Pierre". Lors d'une interview pour Télé-Loisirs accordée en 2022, il se montrait toutefois lucide quant à leur relation. "Nous n'étions pas amis, mais pas non plus ennemis. Je dirais juste que nos relations étaient plus distantes et moins lisses qu'on aurait pu l'imaginer. Sa présence a été rarement pesante. Sauf à la fin, au moment du confinement. Nos relations se sont alors tendues. Sans doute devait-il sentir au fond de lui se profiler la fin de son aventure au 13 heures. Il s'était durci. Il avait été malade", avait-il raconté.