Pendant de nombreuses années maintenant, Jacques Legros a été le fidèle joker de Jean-Pierre Pernaut au JT de TF1. Dès l'arrivée des grandes vacances, le journaliste reprenait les rênes du journal de 13h. Un statut qui lui a toujours convenu et grâce auquel il a pu se consacrer à d'autres projets. C'est d'ailleurs pour un nouveau livre que le journaliste fait aujourd'hui l'actualité. En effet, il a décidé de faire le bilan de sa longue carrière avec Derrière l'écran : 40 ans au coeur des médias, à paraître le 5 octobre prochain aux éditions du Rocher. Et à travers ses pages, Jacques Legros était obligé d'évoquer Jean-Pierre Pernaut, décédé en mars dernier.
C'est à cette occasion qu'on apprend que tout n'a pas été rose entre ces deux pontes de l'information. "Avoir été son joker pendant 24 ans sans un seul accrochage éditorial est une fierté. Mais je sais que l'envie de commenter mon journal le démangeait. Il ne s'adressait jamais à moi en direct. Les rédacteurs en chef ont toujours su ménager les susceptibilités. Sauf une fois...", écrit Jacques Legros dans un extrait que Télé Loisirs a pu se procurer.
C'était en 2020, pendant le premier confinement, le joker de Jean-Pierre Pernaut avait alors presque fini par exploser. "On lui avait donc installé un mini-studio automatique à son domicile. Mais il voulait garder le premier rôle et sollicitait l'équipe plus que nécessaire. (...) De mon côté, je ne savais jamais de quoi il allait parler. Il rechignait à partager. Il voulait de plus en plus prendre la main sur l'ensemble du journal. (...) Je commençais à bouillir intérieurement, jusqu'au jour où j'ai éclaté, rassemblé mes affaires et repris le chemin du parking et de ma voiture. Puisqu'il voulait faire le journal à ma place, qu'il vienne le faire ! (...) J'ai appris par la suite qu'avec ce mini-studio à domicile, ce n'était pas la Chronique d'un confiné qu'il envisageait de faire, mais bien le journal tout entier, son amour, sa passion, sa chose, sa vie. Je suis revenu, bien-sûr...", se remémore-t-il dans son livre.
Nous n'étions pas amis, mais non plus ennemis
Un court chapitre qui ne dépeint pas le portrait le plus flatteur du populaire JPP. Mais Jacques Legros assume pleinement. "Nous n'étions pas amis, mais pas non plus ennemis. Je dirais juste que nos relations étaient plus distantes et moins lisses qu'on aurait pu l'imaginer. Sa présence a été rarement pesante. Sauf à la fin, au moment du confinement. Nos relations se sont alors tendues. Sans doute devait-il sentir au fond de lui se profiler la fin de son aventure au 13 heures. Il s'était durci. Il avait été malade", a-t-il expliqué après avoir été contacté par nos confrères.
Jacques Legros imagine bien que ses propos pourront être mal pris par les fidèles du journaliste disparu mais, à travers son ouvrage, il assure avoir simplement voulu "dire la vérité". "Son sens de l'info était unique au monde. Mais comme tout personnage, il avait ses excès et ses point faibles. Certains auraient sans doute préféré que je sois plus lisse...", a-t-il concédé.