Jean-Jacques Goldman connaît la recette pour toucher les gens en plein coeur. Si Nagui peut encore se souvenir d'un coup de fil à 2 heures du matin du chanteur, qui l'a fait chialer, le sortant d'une belle galère, il n'est pas le seul à pouvoir témoigner de sa générosité. Très sollicité, même lorsqu'il ne peut pas répondre aux attentes de certains, le discret Jean-Jacques Goldman sait néanmoins comment faire en sorte de toujours trouver une solution. Et cette fois-ci, c'est la ville de Montigny-lès-Metz (Moselle) qui a attiré son attention.
L'interprète de Je te donne a en effet félicité la municipalité pour son travail autour de la mémoire des déportés de la commune assassinés dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, nous rapporte France Bleu. Son beau geste ? Avoir pris sa plume pour écrire à la ville, engagée dans son projet de "Stolpersteine", l'installation de pavés dorés devant le dernier domicile des personnes victimes de la déportation. Notamment devant les domiciles de Lucienne, Denise et Georgette Bernard, déportées et assassinées à Auschwitz le 5 août 1944.
Il faut dire que l'adjoint au maire de Montigny, en charge de ce projet mémoriel, n'a pas manqué de culot. Ce dernier a écrit à la personnalité préférée des Français, depuis longtemps retirée dans une vie paisible entre Marseille et Londres. "Pendant la délibération, j'ai repris le nom de ces trois personnes en disant Lucienne, Denise et Georgette n'étaient pas nées comme toi, comme nous, ici et maintenant. Et puis m'est venue l'idée un peu folle de l'inviter à venir à Montigny chanter cette chanson, étant donné qu'il véhicule des valeurs de tolérance, de paix et de solidarité. Donc on lui a écrit un peu au culot", a fait savoir l'adjoint.
Si l'Histoire nous...
Jean-Jacques Goldman a alors "répondu en quelques jours". S'il ne pouvait être présent, le chanteur qui vit aux côtés de son épouse Nathalie, et leurs trois enfants, Maya en 2004, Kimi en 2005 et Rose en 2007, a partagé sa sensibilité pour ce beau projet, "car ça lui faisait penser à des membres de sa famille". Il a également citer Hegel, dans ce courrier : "Si l'Histoire nous apprend que nous n'apprenons rien de l'Histoire", et de conclure : "Ces pierres résisteront à nos amnésies ou notre inconscience." Et s'il n'est pas présent physiquement, sa chanson Comme toi sera, elle, lue par un enfant du conseil municipal des jeunes. lors de la cérémonie de commémoration de la Libération de Montigny.