A la mi-temps de sa semaine judiciaire, Jean-Luc Lahaye n'est guère plus avancé. Alors que doit être examiné vendredi l'appel de sa condamnation à un an de prison avec sursis pour corruption de mineure le 18 mai 2015, le chanteur de 63 ans assistait jeudi 28 janvier 2016 au début de son procès en diffamation et injure intenté par Julie Piétri pour des déclarations faites le même jour. Et le tribunal correctionnel de Paris a renvoyé les deux artistes dos à dos, pour le moment...
Le tribunal a en effet annoncé qu'il déciderait le 24 mars s'il juge ou non cette affaire, "le temps de trancher un point de procédure", selon le compte-rendu de l'AFP. Le ministère public comme l'avocat de l'interprète de Papa chanteur, Me Karim Achoui, demandent la nullité de la citation qui lui a été adressée. La chanteuse Julie Piétri, 60 ans, avait saisi la justice à la suite de propos tenus par Jean-Luc Lahaye dans un entretien radiophonique abordant son penchant pour les très jeunes femmes, le 18 mai 2015 : "J'ai toujours dit, et je le maintiens, que ma préférence allait plutôt pour les filles de 20 ans que celles de mon âge. C'est ma façon de prolonger une séduction fanée, une jeunesse perdue. J'ai toujours aimé les filles plus jeunes que moi et je ne suis pas le seul ! (...) Vous voulez que je me tape Julie Pietri ? Non merci !", avait-il déclaré au micro de Marc-Olivier Fogiel dans l'émission RTL Soir.
Présent jeudi, tout de noir vêtu, l'interprète de Femme que j'aime "a assisté l'air un peu absent à un long et technique débat procédural", a observé l'AFP. Il est représenté par l'avocat franco-algérien controversé Karim Achoui, dont la participation à ce procès a suscité des discussions qui ont retardé l'audience.
Radié par l'ordre des avocats en France en raison de "manquements déontologiques" mais inscrit au barreau d'Alger, ce qui lui permet de plaider de manière ponctuelle dans l'Hexagone en vertu des accords d'Evian, comme l'a rappelé le procureur, Me Achoui n'a reçu "aucune objection" de la part de la cour et a été autorisé à assurer la défense de Jean-Luc Lahaye, ce que la partie adverse a tenté d'empêcher. Tout comme, d'ailleurs, l'ordre des avocats en France, qui, par l'entremise d'une représentante du bâtonnier de Paris, a appelé à distinguer le droit et le principe : "Peut-on contourner cette interdiction (en France) par le truchement d'un barreau étranger ?", avait-elle demandé.