
Il y aura désormais deux divisions dans le public de Bertrand Cantat : ceux qui estiment que le chanteur a purgé sa peine pour avoir roué du coup jusqu’à la mort sa compagne Marie Trintignant et qui mérite de reprendre le cours de sa vie. Et il y a les autres : ceux qui estiment que la peine n’était pas assez lourde pour punir l’acte et qui jugent indécent de voir Bertrand Cantat remonter sur scène comme si de rien n’était.
Depuis quelques jours, le documentaire De rockstar à tueur, le cas Cantat, diffusé sur Netflix, remet en lumière cette triste affaire qui n’a pas fini de faire parler. Pour rappel, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, Bertrand Cantat a roué de coups l’actrice Marie Trintignant, avec laquelle il entretenait une liaison, dans une chambre d’hôtel à Vilnius en Lituanie où elle tournait un film. Dix-neuf coups qui ont conduit à la mort de la comédienne, rapatriée en France quelques jours plus tard avant de mourir. Si à l’époque, le mot féminicide n’était pas prononcé, c’est désormais chose faite.
Condamné à plusieurs années de prison, Bertrand Cantat a fini par ressortir libre, sans doute aidé par le témoignage de Krisztina Rady, la mère de ses enfants, qui a toujours soutenu devant le tribunal qu’elle n’avait jamais vécu la moindre violence de la part du chanteur. Une fausse déclaration qui aurait pu changer le cours des choses : protéger la vie de Marie Trintignant et la sienne, puisque Krisztina Rady s’est donné la mort en 2010, après un appel inquiétant à ses parents dans lequel elle relate les violences de Bertrand. Son corps a d’ailleurs été découvert par le fils de Bertrand Cantat, âgé de 12 ans seulement à l’époque.

Plus de 20 ans après l’affaire, Bertrand Cantat a donc repris le cours de sa vie malgré ceux qui le déplorent à l’image de Richard Kolinka, père de l’un des fils de Marie Trintignant, Roman. Désormais en couple, menant une vie partagée entre Bordeaux et les Landes, Bertrand Cantat poursuit sa carrière et ses projets. Des perspectives qui lui donnent l'occasion de remettre les pendules à l’heure quand il estime que cela est nécessaire comme en 2018, lors de son unique date parisienne au Zénith pendant une tournée.
Après avoir interprété plusieurs titres, Bertrand Cantat s’était interrompu pour régler ses comptes : “Ceux qui ne sont pas là pour des bonnes raisons, vous pouvez sortir maintenant. [...] Vous avez quelque chose contre moi. Si certains sont en train de jubiler, il n’y a aucune limite à quel point je vous emm*rde” avait-il fait savoir sous les applaudissements de la foule. Des propos qui en avaient indigné plus d’un à l’époque…