Il est aussi populaire que secret. Devenue la star des chroniqueurs culinaires à la télé il y a presque 30 ans, Jean-Pierre Coffe a toujours préservé sa vie privée. Mais à 77 ans, il a décidé de se livrer dans ses mémoires, Une vie de Coffe (Ed. Stock). Entre quelques tacles à des stars du PAF, comme Jean-Luc Delarue, il revient notamment sur son enfance et la mort de son père à l'âge de 2 ans seulement et s'en explique au Journal du dimanche...
La mort de son père ? "Une chance"
Un câlin et un adieu. Parti au service militaire puis pour combattre lors de la Seconde guerre mondiale, le papa de Jean-Pierre Coffe n'aura pas pu serrer longtemps son fils dans ses bras. "Il ne m'a pris dans ses bras qu'une fois, à l'occasion d'une permission", se souvient celui qui est devenu une figure incontournable de la télé française. Sauf que si certains auraient pu trainer ce manque comme un boulet, l'ex-chroniqueur de Vivement dimanche s'en réjouit presque aujourd'hui. "Je sais que je risque de choquer en disant cela, mais la mort de mon père a été pour moi une chance", dit-il.
La raison ? Jean-Pierre Coffe pense d'abord qu'il n'aurait jamais quitté Lunéville, au "fin fond du trou du cul du monde" selon ses dires, en Lorraine. "J'ai vu ce que sont devenus mes oncles, il n'y a pas de quoi rêver. Ce n'est pas mon père qui m'aurait fait lire Madame de Sévigné dans l'édition originale. Je n'avais rien à attendre de ce côté", poursuit le fin gourmet aux lunettes fantaisistes.
"Mon voeu le plus cher était de devenir père"
Peut-être pour réécrire l'histoire, Jean-Pierre Coffe aura toutefois quelques années plus tard, l'envie pronfonde d'avoir un enfant. "Mon voeu le plus cher était de devenir père", écrit-il dans ses mémoires. Malheureusement, à 22 ans, son ancienne épouse va perdre l'enfant qu'elle attend de lui, sans qu'il ne sache si c'est à cause d'une fausse couche ou d'un avortement, mais avec le souvenir gravé à jamais de ce sang dans la salle de bain et de sa femme qu'il emmenera à l'hôpital.
Dans la vie de Coffe, il y a toutefois aussi beaucoup de télé. Celui qui avait débuté dans la pub chez les éditions Robert Laffont, avant d'ouvrir son restaurant la Ciboulette, égratigne ainsi pas mal de stars du PAF d'hier et d'aujourd'hui. Le regretté Jean-Luc Delarue a ainsi droit à un passage gratiné quand Jean-Pierre Coffe raconte ce jour où l'animateur de France 2 débarque chez lui, sans dire bonjour, donne des ordres à l'employé de maison et demande séchement à son hôte de lui monter une bouteille de son vin blanc préféré. "Je suis triste en voyant ce bel homme manger plutôt salement ses oeufs, boire goulûment, le visage ravagé par une nuit sans sommeil, l'oeil éteint, la parole hésitante, la pensée brouillonne", écrit un Jean-Pierre Coffe morose.
Au cours d'un entretien accordé à L'Express pour la promotion du livre, Jean-Pierre Coffe a également taclé Philippe Bouvard. "J'ai travaillé treize ans avec lui aux Grosses Têtes, mais c'est le cas même du type égoïste qui vieillit mal", dit-il.