Jérémy Stravius n'est pas le plus médiatique des nageurs tricolores mais n'en est pas moins talentueux. À 25 ans, le tricolore affiche déjà un palmarès impressionnant qu'il espère bien étoffer lors des mondiaux qu'il dispute actuellement à Barcelone. Et sa réussite, il ne l'a doit qu'à une personne, sa "nounou", Henriette, assistante maternelle à la DDASS.
Champion du monde en 2011 à Shanghai ex-aequo avec son compatriote Camille Lacourt sur 100 mètres dos, devenant le premier tricolore à être sacré dans la discipline, Jérémy Stravius est retiré à ses parents à l'âge de 4 mois et placé en famille d'accueil avec son frère Frédéric et sa soeur Virginie révèle France Dimanche. C'est donc Henriette, mère de trois enfants et 64 ans aujourd'hui, qui a recueilli la petite famille, avec qui elle a noué des liens très particuliers. "Il ne fallait pas qu'on le montre, mais, avec mon mari, on se disait qu'il était notre quatrième enfant", confie celle que Jérémy Stravius appelle affectueusement "nounou" et qui aura vu passer sous son toit 25 enfants dans la difficulté.
En 2011, après son titre mondial, et en 2012, où il va chercher l'or olympique avec le relais 4x100 mètres nage libre, Henriette confie qu'elle aurait pu "remplir un bassin de larmes". Car si le petit Jérémy aujourd'hui devenu grand réussit une belle carrière, ponctuée durant ces mondiaux de Barcelone d'une nouvelle médaille d'or sur le relais 4x100 mètres et d'une de bronze sur 100 mètres dos, en attendant le 200 mètres dos, c'est à Henriette qu'il le doit, elle qui l'avait inscrit à la piscine en prévision des vacances d'été où il intègre le CN Albatros Friville. À la maison, Henriette est stricte, comme le raconte Jérémy Stravius : "C'était : pas de coudes sur la table, au lit après la pub, pas de vélo plus loin que le haut de la rue, pas de sortie. Le seul endroit où l'on pouvait sortir sans elle mais où elle pouvait avoir encore un oeil sur nous, c'était la piscine."
Conscient de sa chance, le champion n'oublie pas sa nounou, alors que les relations avec sa famille biologique ne sont pas toujours au beau fixe. Il retourne ainsi régulièrement voir sa seconde maman, comme le 14 juillet dernier où il est venu fêter ses 25 ans. L'occasion pour lui de déguster une fois de plus les rillettes, le hachis ou le pudding d'Henriette dont il est si friand...