Ses larmes ont fait le tour des écrans de télévision...
Audrey Tcheuméo (22 ans) s'est effondrée sur le tatami, en pleurs, alors qu'elle venait de décrocher le bronze olympique. Une source de joie pour beaucoup, mais pas pour la jeune championne, qui ne voulait que l'or. Et pour cause. Petit prodige du judo, la jeune fille qui a vu le jour à Bondy cumule déjà les honneurs, avec un titre de championne du monde et un autre d'Europe, tous deux décrochés l'an dernier.
C'est dire si la protégée de Cathy Fleury, championne olympique à Barcelone en 92, était la favorite légitime de ces Jeux. Mais voilà. En demi-finale, c'est une Britannique survoltée par le soutien de son public qui s'est présentée face à elle. Gemma Gibson n'a rien d'une judokate extraordinaire, mais chez elle, la quarante-deuxième mondiale sort le combat de sa vie face à une Audrey Tcheuméo en dedans. Fin du combat, le rêve de la Française s'écroule. Et son monde avec. "Sans Cathy, je ne pense pas que j'aurais décroché cette médaille. Elle m'a dit que je n'avais pas le choix", expliquait la jeune fille peu après avoir décroché le bronze sur un magnifique ippon infligé à son adversaire, la Hongroise Abigel Joo.
Mais de larmes de joie, il ne fut pas question. Sur le tatami de l'Excel, ce sont bien des larmes de tristesse et de déception qui coulent le long des joues d'Audrey Tcheuméo. Il lui faudra un long moment avant de se reprendre et de tomber dans les bras de Cathy Fleury. "Je n'arrive pas à me dire que j'ai une médaille olympique, confiait-elle les yeux embués. Et puis ce n'est pas celle-là que je voulais." Insouciante et généreuse, la judokate appréciera un peu plus tard cette breloque en bronze, qui reste un exploit décroché après sept années seulement de judo au plus haut niveau. "Ce sont les JO, avec leur magie et parfois leur petite tristesse, je dis bien petite tristesse, car Audrey se rendra compte dans quelques heures, quelques jours, qu'elle rentre avec une médaille. Elle saura l'apprécier", confirmait sa coach.
Un peu plus tard dans la soirée, la déception passée, Audrey Tcheuméo donnait rendez-vous à Rio en 2016 et avouait apprécier cette médaille chèrement gagnée : "Je commence à digérer. C'est quand même bien, j'ai commencé le judo à 15 ans et j'ai une médaille olympique. Elle pèse lourd : le poids de mon travail."