Pour exister dans le difficile monde du surf, impossible de passer à côté d'une vie sur les réseaux sociaux. Une dimension que n'avait pas pris en compte Johanne Defay, la star du surf tricolore...
Dans le monde du surf féminin, le talent ne suffit pas. Pour être vue et attirer les sponsors, obligation de passer par les réseaux sociaux pour se construire une image. A ce petit jeu, Anastasia Ashley écrase la concurrence. Poses torrides, photos en bikini et apparition dans le célèbre Swimsuit de Sports Illustrated, la Californienne est un modèle du genre.
Une voie qu'a dû suivre un peu contrainte Johanne Defay, 22 ans et prodige du surf bleu blanc rouge. Dans les colonnes du Parisien du 23 décembre, lucide, elle revient sur ce besoin d'image qu'on les surfeuses, loin des seuls talents de glisse. "On est toute la journée en maillot de bain, on nous juge aussi sur notre physique, on ne peut pas y couper", explique celle qui tourne sur le Championship Tour avec les 17 meilleures surfeuses du monde.
Dès lors, impossible d'échapper aux réseaux sociaux. "Mon sponsor me disait de me créer une image. J'étais en concurrence avec des filles qui étaient sur Instagram depuis l'âge de 12 ans et parlaient du nombre de leurs followers. J'avais 15 ans, je voulais avant tout faire du surf et je ne comprenais pas en quoi les réseaux sociaux pouvait intéresser les gens", poursuit Johanne Defay, qui finit par imiter ses petites camarades : "J'ai mûri, je comprends davantage l'importance de me montrer, de parler de moi."
Et c'est bien là le secret de celle qui est entrée dans l'histoire du surf français en décrochant l'été dernier l'étape de Huntington Beach, le Vans US Open. Parler d'elle. Loin d'un compte à 90% bikini d'une Anastasia Ashley, Johanne Defay, née au Puy-en-Velay et débarquée à 20 mois à la Réunion, partage son quotidien et fait vire à ses fans, plus de 23 000, le quotidien d'une surfeuse de l'élite.
De quoi la faire connaître aux yeux du grand public et décrocher un sponsor, elle qui avait opté pour le financement participatif début 2015. Puressentiel en a fait l'une de ses ambassadrices et le tricolore Jérémy Florès l'a aidée par le passé.
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